lundi 29 octobre 2018

BD - Roman Graphique / APOLLO Des hommes sur la Lune / Sortie octobre 2018


Depuis le début du mois d'octobre, le 3 plus exactement, est parue une EXCELLENTE BD (moi, je dirais même un superbe roman graphique), aux Editions Dunod, dédié au programme lunaire américain :

APOLLO
Des hommes sur la Lune


avec au scénario Matt Fitch et Chris Baker et au dessin le très talentueux Mike Collins (si, si... coïncidence incroyable quand même que d'avoir les mêmes prénom et nom que l'astronaute qui est lui aussi un grand dessinateur). Tous les trois sont britanniques.

C'est l'histoire de Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael ''Mike'' Collins et de leur voyage autour et sur la Lune lors de la mission Apollo 11 entre le 16 et 20 juillet 1969.


Les deux auteurs ont beaucoup travaillé sur le scénario, et cela se voit. Ils sont fait de longues recherches et cela se voit. Ils ont auparavant travaillé sur des comics anglais et avec des artistes britanniques d'avant-garde, ce qui explique un scénario surprenant mais en tout point (ou presque) historique. C'est leur premier roman graphique.

Ils ont été magistralement mis en image(s) par le très talentueux artiste anglais Mike Collins qui est connu pour avoir travaillé (en tant que storyborder) sur des séries à succès comme Dr Who, Sherlock... et aussi comme dessinateur avec Marvel et DC Comics.

En plus de ces trois auteurs, ils ont été aidés par trois autres auteurs-illustrateurs, notamment au niveau des couleurs, et c'est une vraie réussite.

Cette BD, ce roman graphique, de 150 pages nous plonge dans la mission, du programme spatial américain, du peuple américain, du Président des Etats-Unis, et des familles des trois astronautes.

J ne vais pas en dire plus, car ce serait vraiment dommage d'en divulguer d'avantage, mais je peux vous assurer qu'il vaut vraiment l'achat et une lecture. Il pourrait même ''compléter'' la partie lunaire du récent film ''First Man''.

Je n'ai qu'une seule ''critique'' - je le trouve un peu cher (18,90 euros quand même) mais il est bien plus instructif que certains livres consacrés à Apollo 11 (et oui, 50 ans oblige) qui sont sortis et qui vont sortir.

ISBN : 9782100788262
Editions Dunod


Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
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Remerciements : Editions Dunot

samedi 13 octobre 2018

Avant-Première de ''First Man'' aux Cinoches à Ris-Orangis / 12 octobre 2018



Ce vendredi soir se tenait une avant-première, pour le grand public, de FIRST MAN, le biopic consacré à Neil Armstrong réalisé par Damien Chazelle et avec Ryan Gosling dans le rôle titre.

Cette avant-première se tenait aux Cinoches à Ris-Orangis. Le film sort en France le 17 octobre et sortait aux Etats-Unis ce vendredi également.

Une salle avec presque 200 personnes qui étaient venues voir le film, dont une cinquantaine de collégiens venus exprès, et aussi assister, et participer au ciné-débat que nous avions organisé (avec Histoires d'espace) après la projection. Et nous avions un invité prestigieux puisque l'astronaute Michel Tognini (2 vols spatiaux : un en Soyouz et un en navette) était des nôtres.


Les collégiens de la dynamique classe Espace du collège Albert Camus de La Norville (91) étaient venus en force accompagnés de leurs professeurs, dont Laure Harel l'instigatrice de cette classe Espace que vous commencez à connaître à force d'en parler (et oui, quand un projet est super, il faut aussi le dire ! 😊 Et ils étaient arrivés de bonne heure afin de se procurer (pour ceux qui n'en avaient pas) un des livres écrits par Pierre-François Mouriaux et se le faire dédicacer.


Fin prêts pour la séance !



Une fois le film terminé, vous pourrez lire mon avis plus bas, nous avons entamé un débat entre, avec le public et nous. Un public enthousiaste qui était très curieux de poser des questions sur les expériences vécues par Michel Tognini au cours de ses deux missions spatiales : les sensations en apesanteur ? pourquoi avoir choisi de devenir astronaute ? son expérience de pilote de chasse et d'essais ? la gestion du risque pour lui et ses proches ? le danger ? la mort ? etc... etc...

Bien sûr, nous avons parlé du film, qui a permis surtout aux plus jeunes de découvrir une facette de la personnalité de Neil Armstrong, et aux plus anciens de se replonger dans leurs souvenirs. 
Dans la très grande majorité, le public a beaucoup aimé, les intervenants aussi, même si sur certains points, nous avons des avis qui peuvent diverger ! et c'est exactement à ça que servent nos soirées ciné-débats. Nous discutons avec le public, nous remettons le film dans le contexte historique, nous répondons à leurs interrogations, etc... 😊

C'est comme très souvent (je dirais même comme toujours) un très chouette moment que nous passons tous ensemble. Et hélas, tout à une fin, mais les enfants ne laisseront pas partir Michel Tognini sans avoir obtenu une dédicace de sa part (ils s'étaient très bien organisés avec des documents à faire signer préparés à l'avance).


La soirée se termine déjà, hélas... Et hop, un selfie géant ''à la Thomas Pesquet'' (qui ne nous en voudra pas 😊)


Mon avis sur First Man / Attention Spoiler !!!
(à ne lire que si vous avez vu le film pour en profiter pleinement)

Tout d'abord, pour résumer : Excellent ! Je l'ai vraiment trouvé très très bon.

Je ne vais pas reprendre dans le détail le film. J'ai vu beaucoup de critiques concernant tel ou tel aspect du film, et c'est plutôt là que je vais m'étendre (si on veut 😉)

First Man est tiré de l' (auto)biographie de Neil Armstrong écrite par l'historien James R Hansen en 2005 (chez Simon & Shuster) qui avait le même titre. 
C'est une biographie autorisée par Neil Armstrong. C'est à dire que l'auteur a eu plusieurs entretiens avec Neil Armstrong (un contrat a même été passé et signé entre les deux hommes) et qu'il a pu enregistrer plusieurs heures d'entretien, essentiellement des souvenirs ou des impressions de Neil Armstrong sur tel ou tel moment de sa vie.

Et c'est là la seule critique négative du film à mon avis ! Ceux qui n'ont pas lu le livre (qui sort ce mercredi 17 octobre en français) ne pourront pas ''comprendre'' certaines des intentions du réalisateur, que ce soit sur le plan des scènes, du scénario, de la mise en scène...

C'est ce que je vais essayer de faire comprendre dans mon bref avis 😉

Quelques mots sur Neil Armstrong :

On a beaucoup gloser sur la soit-disant vie recluse d'Armstrong au fil des ans, mais pour l'avoir rencontrer à 4 reprises, je peux dire qu'il n'était pas aussi reclus que cela. Il était distant vis à vis de la célébrité, des médias, mais en aucun cas reclus. Il répondait au courrier de ses fans (il a signé des autographes 2 heures par jour / 3 jours par semaine jusqu'en 1994 et après via sa secrétaire et il pouvait encore signer occasionnellement), il faisait de multiples conférences (pas toujours gratuites il est vrai), il s'est déplacé dans un tour spécial pour soutenir les forces armées américaines en Afghanistan (avec Gene Cernan et James Lovell), et la dernière fois que je l'ai vu, c'était en avril 2012 sur l'USS Intrepid à New York pour une célébration publique.

Mon avis :

Il faut vous mettre dans la tête de Neil Armstrong car le film est raconté, à mon avis, par l'esprit de Neil Armstrong. Et je trouve que c'est une vraie réussite ! Car à partir du moment où vous acceptez ce postulat, et bien... le film roule tout seul.

En effet, les scènes étant ''vues'' par les souvenirs qu'en a racontés Armstrong à son biographe, il est logique, puisque ce sont des souvenirs, que les faits, qui pour nous sont connus ou presque par tous, soient vus d'une autre perspective que la nôtre, même différents d'une perspective historique que beaucoup reprochent (dans les critiques que j'ai lues) au réalisateur.

Au début du film, il y une scène impressionnante avec le X-15 que pilote Armstrong. Et cela remue beaucoup, beaucoup...
Certains disent que c'est impossible, mais je rappelle que nous sommes dans l'esprit d'Armstrong, et donc pour lui ce vol a été très remuant, et ses souvenirs accentuent cela.
Nous tous, lorsqu'on est victime de grosses turbulences en avion (ou même en train), on voit aisément comment cela remue et quand on se le remémore, et bien l'effet est accentué. Ici, c'est pareil. mais en plus, nous sommes accrochés sous l'aile d'un B-52 qui va nous larguer... cela bouge, remue, secoue, et c'est normal...
Lors de ce vol, Armstrong atteint quasiment la vitesse de 5 700 km/h et une altitude de 40 km !
Il a dû sentir au fond de ses tripes comment cela remuait, et il en avait un souvenir assez vif. On voit l'avion rougeoyer, mais ce n'est pas parce qu'il rentre dans l'atmosphère (il est à 40 km je rappelle) mais parce qu'il s'échauffe à cause de la vitesse. Et Armstrong a dû quand même le sentir un peu chauffer (les pilotes de Concorde voyaient bien celui-ci s'allonger en vol et ceux de Blackbird voyaient et sentaient leur avion chauffer aussi à très haute vitesse).
Il a estimé avoir fait une approche basse et trop rapide et il n'était pas content de lui, donc l'effet de proximité avec le sol a été montré car c'est ce qu'il avait à l'esprit...
Et oui, il y a des nuages... alors que sous un ciel couvert, on ne vole pas normalement. Mais bon, on sait presque tous, que depuis qu'Howard Hugues s'est lancé dans le cinéma à la fin des années 1920, il faut des nuages pour avoir un référentiel de la vitesse d'un avion en vol (d'ailleurs, le X-1 de Yeager dans L'étoffe des Héros traverse aussi beaucoup de nuages). Blague à part (quoique), il est arrivé que le X-15 ou un autre avion X décolle avec du beau temps, et que celui-ci change d'un seul coup et que la mission soit annulée. Mais parfois, le retour sous l'aile était trop dangereux pour rester accroché, donc on larguait, même par temps pas beau.

J'ai lu beaucoup de critiques justement sur cet effet de tremblements de caméra (shaky) qui accentue la sensation d'être secouer, remuer dans tous les sens. Mais nous sommes Armstrong, nous sommes dans sa tête. Donc, c'est une sensation viscérale qui est décrite en image. Et le rendu, pour moi, est absolument superbe.
Pour avoir personnellement interviewé 2 pilotes de X-15 sur ce même site avec Joe Engle et Bill Dana) et avoir parlé, une fois, un peu du X-15 avec Armstrong (c'était son avion préféré et il était loquace dès qu'on abordait le sujet avec lui), la sensation de secousses devait être très importante pour que tous les trois me la miment en faisant des mouvements brusques 😊

Certains critiquent, jugent, sur le côté sombre du film, le côté ''autiste'' (si, si, je l'ai lu), triste du personnage. Mais nous sommes toujours dans la tête d'Armstrong (je me répète, je sais, mais une fois qu'on a accepté cela, on adhère totalement au film). Il fait un boulot hyper dangereux, d'abord comme pilote de recherche de la NACA/NASA puis comme astronaute. La mort est omni-présente dans sa vie. C'est le côté sombre mais cela ne l'empêche pas de vivre. Il vit normalement mais sombrement, car c'est le fait de savoir la mort présente qui lui permet de continuer son travail et de le faire bien en minimisant les risques.
Et lorsqu'il perd sa fille Karen, il réagit exactement comme il a été conditionné à agir lorsque la mort vient frapper ses amis de travail. Il se détache émotionnellement pour pouvoir continuer à vivre. Il retourne au travail, et ne parle pas de la mort de Karen. Mais en aucun cas, il n'oublie.
D'ailleurs, la façon de a été filmée cette disparition est, je trouve, magnifique, toujours dans cet optique d'être dans la tête d'Armstrong. On voit la petite fille qui vit, on voit des examens, puis des rires et d'un seul coup le cercueil... c'est exactement l'enchaînement qu'a notre esprit lorsqu'on pense à un proche qui a disparu. Cette scène est vraiment très touchante.

J'ai lu aussi que l'image qui a été faite de Buzz Aldrin n'est pas flatteuse. Certes, les deux hommes ne s'appréciaient guère au début, cela est connu. Armstrong le ''taciturne" face à Buzz ''l'arrogant''.
Mais c'est l'image qu'en avait Armstrong. Nous-mêmes, lorsque nous pensons à une personne qu'on aime pas (arrogant, imbécile, con...), et bien quelle image avons-nous à l'esprit ? La même que celle montrée dans le film. Mais au fil du temps, même si les deux hommes ne se sont jamais vraiment appréciés, ils ont appris à se respecter tout en mettant de côté les défauts de l'autre (la scène de la conférence de presse preflight montre justement cela). Et vu le caractère d'Armstrong, si Aldrin l'avait gêné, il aurait demandé son remplacement.
J'ai vu également que certains critiquaient la chronologie de leur rencontre. Dans le film, on les voient être présenté en 1964 alors qu'Aldrin est entré à la NASA en 1963. Mais comme nous sommes dans la tête d'Armstrong, le moment qu'il a certainement retenu d'Aldrin est ce jour-là avec une réflexion de celui-ci qui l'a catalogué de suite dans l'esprit d'Armstrong.

Le film reste sombre. Le programme spatial américain qui consiste a envoyer des hommes sur la Lune a nécessité énormément de moyens financiers, techniques, humains, mais aussi nécessiter le sacrifice de beaucoup de personnes (vie de famille, choix personnel, compétition entre les astronautes, amitiés, et allant jusqu'à la mort). Chaque vol, chaque mission étaient dangereux. C'était une nouvelle mission à chaque fois...
Le programme spatial, c'est aussi une histoire d'hommes, de testostérones, de gros moteurs, d'huile... Rien de très propre... Et cette ambiance est admirablement rendue.

La mission Gemini 8 est le facteur clé de la carrière d'Armstrong car sans cette mission, il n'aurait pas été le premier à marcher sur la Lune.
On découvre dans le film le soulagement d'être choisi enfin pour une mission (Armstrong cherche toujours à exorciser la mort de sa fille, et la naissance de ses deux fils ne l'aide pas malgré tout).
La reconstitution est absolument superbe.
Certains diront que cela tourne trop vite, mais on est toujours dans l'esprit d'Armstrong. On y voit, non pas un homme froid et distant, mais un homme qui a pris une décision, qui doute d'avoir pris la bonne décision. Qui a utilisé toute son expérience pour faire ce qui lui a semblé le mieux (et le pilotage en X-15 l'a forcément aidé). Et il est soulagé lorsque la commission d'enquête dit qu'il n'est pas responsable.

Il y a la scène incroyable, et effroyable, de l'incendie d'Apollo 1. Les phrases sont exactement les mêmes que celles prononcées par Grissom, White et Chaffee. C'est admirablement filmé. Armstrong est la Maison-Blanche (on voit déjà qu'il n'aime pas faire du ''public relation'') lorsqu'il apprend la nouvelle. Et l'incendie, la fin de la scène de l'incendie, est montrée telle qu'a dû se l'imaginer Armstrong après avoir appris l'accident.

Je vais maintenant parler un peu de Janet Armstrong. On l'a montre avec un caractère taciturne. Elle a aussi dû affronté la perte de sa fille. Mais elle l'a gérée différemment de son mari.
Lui s'est réfugié dans son travail, mais à l'époque, les femmes d'astronautes ne travaillaient pas, et elles vivaient ''en vase clos'' entre elles. Elles ne côtoyaient que des gens de la NASA, des militaires, ou des amis de leurs maris.
Leur vie sociale était très affectée par cela et était presque inexistante. Il y avait des codes (tacites) à respecter comme celui de ne pas parler de la mort, même de proches.
On comprend ainsi, grâce au regard d'Armstrong (on est toujours dans sa tête, hein 😉) la perception qu'il avait de sa femme qu'il trouvait renfermée et l'incompréhension qui s'installe entre eux. Il ne comprend pas  au début pourquoi il y a ce fossé entre eux, mais dans le livre, il explique qu'il a compris trop tard, ce qu'elle avait dû traverser.
Et c'est cette incompréhension latente qui est montrée tout le long du film. Janet Armstrong est une facette d'une personnalité qu'Armstrong ne pouvait pas avoir, ne pouvait pas se permettre d'avoir. Et dans le film, on ressent bien cela. On dirait presque ''qu'il l'a remercie'' d'être une partie de ce qu'il ne pas être lui.

On va terminer avec la fin, c'est à dire l'alunissage. Je trouve que c'est admirablement montré, toujours dans le postulat que nous sommes dans la tête d'Armstrong. Il s'était fixé un but : remplir les objectifs demandés, à savoir se poser sur la Lune et y revenir. On dirait qu'il atteint atteint ce qu'il fallait pour exorciser la perte de sa fille Karen : la Lune.
Oui, je sais, qu'il n'a jamais explicitement parler de rendre hommage à sa fille, mais dans sa biographie, il indique que sa soeur, peu avant le départ d'Apollo 11, lui a demandé s'il allait faire quelque chose de spécial pour elle, et il a répondu << qu'il avait prévu cela et qu'il espère pouvoir le faire >>. On sait qu'il n'a rien d'emporter de spécial sur la Lune pour ses deux fils, Rick et Mark (qui font un caméo dans le film), mais à la lumière de ce que sa famille a découvert après sa mort (des centaines de souvenirs rangés dans un placard et qui sont mis en vente en novembre prochain), il y a de fortes chances qu'il ait pu faire ce geste - une note indique Karen dans une sorte d'emballage mais sans objet, et tout laisse supposer que ce petit emballage était sur lui lors de sa sortie sur la Lune. D'ailleurs, on sait de source officielle, qu'Armstrong s'est éloigné quelques instants et n'a pas respecté le plan de sortie lunaire prévue pour se mettre quelques instants à l'écart, au pied du Little West Crater. Qu'a t'il fait ? Nul ne le sait, et le film donne une explication qui n'est peut-être pas si éloignée de la réalité...

Je ne parlerai pas de la polémique du drapeau sur la Lune qui n'est pas montrée... Si le Président des Etats-Unis trouve cela choquant et qu'il ne veut pas voir le film pour ça, et bien, je suis sûr que la production s'en relèvera 😊 Ce n'est ni important ni tragique dans le sens où ce film n'est pas une reconstitution historique mais est une portion de vie d'un homme qui a été le premier à marcher sur la Lune vu au travers de lui, le ''First Man''.
Certains parlent d'une falaise, crevasse, énorme que l'on voit dans le film mais qui n'existe pas dans la réalité. Oui, c'est vrai, mais comme nous sommes dans la tête d'Armstrong, et bien le souvenir qu'il en a devait être un endroit très inhospitalier et dangereux pour s'y poser et donc de continuer jusqu'à trouver le bon endroit, même en fin de réserve carburant.

Les acteurs sont exceptionnels dans cette optique. Ryan Gosling est sobre et sombre à la fois. On oublie que c'est Ryan parce qu'on est dans la tête de Neil. Claire Foy est magistrale aussi dans son rôle qui est une vision par Neil Armstrong. Le reste du casting est excellent et même si la ressemblance physique entre les acteurs et les vrais protagonistes est absente, les traits de caractères sont bien là et on les associe de suite ensembles.
Les dialogues sont très bien (Ryan Gosling, à son habitude, n'a pas eu beaucoup de phrases à dire 😊) et la reprises de vraies voix off est vraiment un excellent choix (c'est bien la voix de Charlie Duke qu'on entend lors de l'alunissage).
Les décors et reconstitutions sont absolument superbes. On voit aussi beaucoup au travers des yeux d'Armstrong, donc cela n'a pas la rutilance qu'on peut imaginer (surtout au niveau d'un tableau de bord qui paraît ''vieillor'').

Pour vraiment terminer avec mon avis 😉, le film est vraiment excellent. Il réussit à nous faire mieux comprendre la vie de cet homme qui est pour beaucoup un inconnu, et qui est maintenant devenu une légende. Le temps du film, nous sommes dans sa tête, et nous pouvons comprendre ses choix, ses joies (si, si, il y en a et en plus il avait beaucoup d'humour), ses peines, bref tout ce qui fait la vie d'un Homme. C'est un petit pas pour un homme, un grand bond de géant pour l'humanité !

Allez voir ce film !

Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969 (avec un simple portable)
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Remerciements : Histoires d'Espace / Les Cinoches / Universal France

mardi 9 octobre 2018

Disparition de l'astronaute Richard A. ''Rick'' Searfoss (1956 - 2018)



Nous avons appris cette nuit la disparition de l'astronaute Richard Alan ''Rick'' Searfoss le 29 septembre dernier à son domicile californien à l'âge de 62 ans. Il était marié et avait trois enfants.

Rick Searfoss est né le 5 juin 1956 à Mount Clemens dans le Michigan et à grandit à Portsmouth dans le New Hampshire.

Après son baccalauréat, il obtient une licence de sciences avant d'obtenir son diplôme d'ingénieur aéronautique de l'US Air Foce Academy en 1978 puis une maîtrise en aéronautique du California Institute of Technology (Caltech) en 1979.

Il entre à l'Air Force et passe ses ailes de pilote de chasse en 1980. Il pilote des F-111F dans une escadrille basée en Grande-Bretagne entre 1981 et 1984 avant de revenir aux Etats-Unis comme instructeur, toujours sur F-111A puis en 1987, dans le cadre d'un échange USAF / US Navy, il suit la formation de pilote d'essais à Patuxent River dans le Maryland puis sur la Base d'Ewards en Californie.

Il est instructeur sur la Base d'Edwards à l'US Air Force test Pilot School quand il est sélectionné comme astronaute par la NASA en janvier 1990 - ce sera dans le Groupe 13 comme pilote.

Il effectue trois missions spatiales :

STS-58 en tant que pilote de la navette Columbia du 18 octobre au 1er novembre 1993 (soit 14 jours 00 heure 12 minutes dans l'espace).

Cette mission est la deuxième mission du module européen Spacelab dédié aux sciences - SLS 2 (Spacelab Life Science 2) où 14 expériences sur la physiologie du corps humain et animal sont conduites lors de ce vol très intense et éprouvant physiquement, les astronautes servant aussi de cobayes. Durant la mission, il y a eu également une dizaine d'expériences concernant directement la navette et son contrôle de vol et qui ont été effectuées par les pilotes (John Blaha et Rick Searfoss).


STS-76 en tant que pilote de la navette Atlantis du 22 au 31 mars 1996 (soit 9 jours 05 heures 16 minutes dans l'espace).

Cette mission est la 3ème d'arrimage d'une navette à la station spatiale russe MIR. Elle ''dépose'' l'astronaute américaine Shannon Lucid qui vient compléter l'équipage résident (le 21ème de MIR). Elle reviendra sur Terre en septembre 1996 après plus de 188 jours dans l'espace.



STS-90 en tant que Commandant de la navette Columbia du 17 avril au 3 mai 1998 (soit 15 jours 21 heures 50 minutes dans l'espace).

C'est la dernière mission du Spacelab (la 25ème) appelée Neurolab. L'équipage va conduire 26 expériences centrées sur le système nerveux humain. Cette mission a aussi été très intense au niveau travail pour les astronautes.


Rick Searfoss quitte la NASA le 31 décembre 1998 après 3 vols spatiaux et 39 jours 03 heures 18 minutes dans l'espace.

Jusqu'en 2003, il est pilote de recherche civil pour la NASA au centre d'essais en vol de Dryden (aujourd'hui Armstrong Flight Research Center) en Californie.


Il est aussi un des juges du Prix X-Prize Ansari qui voit SpaceShipOne vainqueur en octobre 2004.

Rick Searfoss ne quitte pas le monde de l'aviation puisqu'il sera jusqu'en 2008 instructeur pour la National Test Pilot School (la seule école de pilotes d'essais civils aux USA) à Mojave, toujours en Californie.

Puis de 2008 à 2017, il est chef-pilote d'essais d'XCOR Aerospace, société (qui a cessé ses activités en 2017) qui développait des avions-fusées comme EZ-Rocket (le premier avion-fusée civil et avec lequel certains rêvaient de faire des courses aériennes), ou le Lynx qui devait faire du vol suborbital (son prototype d'essais était le Rocket Racer).
Rick Searfoss a piloté 52 fois le EZ-Rocket et a piloté le Rocket Racer qui devait conduire au Lynx, mais faute de financement, la société XCOR Aerospace a fait faillite (elle avait pourtant reçu 175 commandes pour un vol suborbital en Lynx à 95 000$ le vol).



Richard A. ''Rick'' Searfoss avait plus de 6 000 heures de vol sur 84 types d'appareils. Il possédait également une licence de pilote de ligne. Il était le seul pilote qualifié sur trois types d'avions-fusées (la navette spatiale, le EZ-Rocket et le Rocket Racer).

En mars 2016, Rick Searfoss a publié une autobiographie (enfin, plutôt une sorte de livre de motivation managériale issue de son expérience de pilote et d'astronaute) LIFTOFF chez Morgan Jmaes Publishing (ISBN : 9781630476625 / 240 pages).


Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
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Fête de la Science 2018 / Rencontre avec Thomas Pesquet - La Sorbonne 8 octobre 2018


Dans le cadre de la Fête de la Science, ouverte depuis le 6 octobre, Thomas Pesquet se trouvait ce lundi à La Sorbonne pour une rencontre avec un peu plus de 700 élèves du primaire au Lycée. et c'est le prestigieux Grand Amphithéâtre que s'est déroulée cette rencontre.


Gilles Pécout, le recteur de l'Académie de Paris et Chancelier des Universités a prononcé quelques mots de bienvenue ainsi que Martial Vanhove, le directeur-adjoint de la communication du CNES, devant un public enthousiaste qui n'attendait que Thomas Pesquet ! Et s'est sous un tonnerre d'applaudissements qu'il s'est levé (enfin ! le voilà ai-je entendu crié) pour monter sur scène. Et pour avoir été assis derrière lui, je peux dire qu'il a été très touché par cet accueil.



Thomas a d'abord présenté sa mission et son travail à bord de la Station Spatiale Internationale au travers d'une vidéo d'une vingtaine de minutes, puis...


... un flot de questions ininterrompues venant de tout l'amphithéâtre de la part de jeunes super intéressés. La plupart de ces jeunes avaient préparé à l'avance leur question et il y a eu beaucoup de questions très pertinentes et intéressantes.



Puis vers la fin, Claudie Haigneré, la première française à aller dans l'espace, est montée sur scène rejoindre Thomas afin de l'aider à répondre aux questions et aussi partager son expérience en tant qu'astronaute, que médecin et aussi en tant que femme dans un milieu essentiellement masculin (un peu plus de 10% des astronautes sont des femmes).


Puis après deux heures de séance, c'est déjà la fin.

Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
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Un grand merci à Claire Edery-Guirado, responsable du service Education-Jeunesse au CNES pour l'invitation
Un grand merci à La Sorbonne pour son accueil
Et bien sûr, un grand merci à Thomas et à Claudie pour leur gentillesse