Meeting aérien Paris Air Legend à Melun-Villaroche / 8 et 9 septembre 2018

(toutes les photos et vidéos ont été faites avec soit un téléphone portable soit avec le petit compact de mon fils, une nouvelle façon d'immortaliser car je voulais m'attacher un peu plus à l'ambiance et surtout de ne pas avoir l'oeil collé à un objectif - merci de votre indulgence). Et bien sûr, je n'ai pas pu et voulu tout prendre en photos. - cliquez sur les photos pour les agrandir.

Ce week-end des 8 et 9 septembre se déroulait le meeting aérien ''Paris Air Legend'' sur l'aérodrome (et ancienne base d'essais) de Melun-Villaroche. Je vais donc vous raconter ma journée du dimanche.

Cela faisait des années qu'il n'y avait pas eu de meeting à Melun-Villaroche et sur ses pistes mythiques. Cet aérodrome, après la deuxième guerre mondiale, est devenue célèbre pour avoir accueilli de nombreux essais de prototypes, et ce jusqu'au milieu des années 1980.

La SNECMA y fit des essais dès 1947, puis les avions Dassault comme le Mystère, Mirage, Balzac. 

Un des pilotes légendaires de cette base a été le pilote d'essais Constantin Rozanoff  (1905-1954) qui testa le Dassault Ouragan à Melun-Villaroche dès février 1948, ouvrant l'ère des avions à réaction sur cette base. Il y trouva aussi malheureusement la mort le 3 avril 1954 lors d'une démonstration à bord d'un Mystère IV. L'aéro-club actuel basé à Melun-Villaroche s'appelle ''Constatin Rozanoff''.

Les deux pistes de Melun-Villaroche, l'une de 2 800 mètres (est-ouest) et l'autre de 2 400 mètres (nord-sud) ainsi que leur largeur (60 mètres), permettent des atterrissages d'avions jusqu'à 60 tonnes.

Mais je ne vais pas vous ennuyer avec un historique de l'aérodrome. Nous allons passer aux choses sérieuses.

Pour aller à Melun en transport, c'est relativement simple. Il y a le train de banlieue ou le RER. De chez moi, au sud de l'Essonne, à Melun, en passant par Juvisy, je n'ai mis que 45 minutes (pas mal pour un dimanche).

C'est après que les choses se compliquent un peu, voir beaucoup - mais ce sera le premier des deux points négatifs de la journée (le deuxième étant lié au premier comme vous comprendrez en fin de journée). Je vais donc en parler maintenant et rapidement (j'ai déjà envoyé par le détail aux organisateurs ce problème pour qu'à la prochaine édition cela se passe mieux) afin de profiter pleinement de ce meeting 😉

Le problème est fait est la distance entre la gare de Melun et l'aérodrome - elle est de 8 km environ. Les organisateurs avaient bien pensé qu'il y aurait des visiteurs ''à pied'', c'est à dire venant en transport en commun. Ils avaient pensé à la navette. Mais en fait, et je résume, il n'y avait pas assez de navettes (une par heure en matinée et à la fin du meeting, c'est totalement insuffisant), aucune coordination entre l'arrivée des trains et le départ des navettes et aucune signalisation visible de la gare pour savoir où elles étaient. Ce qui fait, par exemple, qu'arrivant à la gare à 09h58, les visiteurs n'ont pas trouvé la navette qui elle partait à 10h00. Ce qui fait qu'il a fallu attendre 11h00 pour avoir l'autre (après 10 minutes de recherche quand même).

Mais bon, on peut pas tout réussir pour une première édition, surtout que tout le reste a été SUPER !

Me voilà en route pour la base... Il nous aura fallu environ que 20 minutes de Melun, même si e me suis cru perdu 😊😊😊 

Le parking est déjà pas mal rempli à 11h20. Retenez bien l'état des voitures le matin (vous verrez en fin d'après-midi pourquoi) 😉

Malgré beaucoup de monde, le passage au point d'entrée et les contrôles ont été très rapides. Il y avait un nombre suffisant de caisses pour les échanges de billets contre le bracelet (l'année prochaine, faudra mettre aussi la tente pour retirer les accréditations à cet endroit-là aussi = certains comprendront le clin d'oeil 😊).

L'organisateur annonce près de 30 000 visiteurs pour ce week-end. Un vrai succès ! Bravo !

Je suis dans la place - je suis prêt, le meeting peut commencer !

Les équipes de secours sont déjà en place. Et avec le soleil qu'il faisait ce dimanche, et bien c'était rassurant de les voir ici (cela m'a rappeler ma jeunesse, à une époque lointaine maintenant, où moi aussi j'assurai des postes de secours en meetings aériens).

Et depuis juillet 2018, Melun-Villaroche est aussi la nouvelle base du Dragon 77 de la Sécurité Civile.

On suit l'entrée principal et on arrive sur le tarmac. Ce qui est bien avec cet aérodrome, c'est qu'il est immense, et que donc, il était impossible de se marcher dessus. Tout le monde était bien réparti, il y avait de la place pour tout le monde et les organisateurs ont judicieusement utilisé l'espace disponible pour y installer des points de restauration en nombre largement suffisant - comme ça pas de queue ou presque pas de queue pour manger et boire. Et manger tout en regardant le spectacle aérien.

Des tentes aussi avec bien sûr des marchands de souvenirs aéronautiques, avec des associations, sociétés et organismes pour faire partager le monde de l'aviation auprès des jeunes notamment. C'était une excellente idée.

L'affiche du meeting est l'oeuvre de l'illustrateur Olivier Dauger et il représente un Curtiss P-40N Warhawk connu pour avoir été l'un des avions utilisés par les fameux ''Tigres Volants''.
Olivier Dauger à publié, avec Didier Quella-Guyot (au scénario), une formidable BD intitulée ''Hélène Boucher - l'étoile filante'' aux Editions Paquet (collection Cockpit).

Le tarmac était ouvert le matin pour que le public puisse approcher au plus près les appareils qui allaient voler. Malheureusement pour moi, avec mon arrivée tardive causée par la navette, je n'ai pu m'approcher aussi près que je le voulais, mais il fallait que je choisisse entre déambuler au milieu des avions pour faire de belles photos et tenter de prendre d'autres belles photos avec un point de vue original - c'est la deuxième option que j'ai choisie (voir plus bas 😊). Mais je ne vais pas bouder mon plaisir, j'en ai fait quand même des photos sur le tarmac...

J'ai repéré un peu plus loin les Rafale de la Marine qui étaient parqués en attendant leur démonstration de l'après-midi. Je me suis donc approché de plus près. Et ils étaient dans la position idéale pour la réalisation de mon deuxième choix photos dont je vous ai parlé juste au-dessus.

J'avais d'en l'idée dans le cadre de ce petit reportage, de faire quelques photos aériennes comme je le fais à La Ferté-Alais. Je m'étais renseigné auparavant auprès de l'opérateur des baptêmes de l'air pour savoir ce que l'hélicoptère allait survoler. On m'a précisé que si j'arrivais avant midi, on survolerai l'aérodrome, les pistes, le tarmac, et donc les avions au sol. Cela fera de belles images. Un meeting aérien vu du ciel, cela a aussi de la gueule.

Puis quand j'ai vu les Rafale, je me suis dis, que j'allais aussi tenter de les prendre de haut... Je ne suis pas mécontent du résultat 😊

(Paris vue depuis Melun-Villaroche avec le Sacré-Coeur sur la gauche)

Après ce survol de l'aérodrome, je retourne vers le tarmac car les premières démonstrations vont commencer. Le premier à ouvrir ''le bal'' sera le Alphajet Solo Display (ASD) de l'Armée de l'Air et son pilote, le capitaine Philippe ''Zippo'' Castagnet, qui connaît l'Alphajet sur le bout des doigts (il l'a même piloté pendant 5 ans à la Patrouille de France).

Beaucoup de personnes se sont mis en place derrière le tarmac afin d'être au plus près de la piste et des évolutions, ce qui me laisse tranquillement observer la préparation pré-vol faite avec minutie par le pilote et son mécanicien.

C'est l'artiste Dominique Gabillé (alias Flying Tagger) qui a créé la livrée des Alphajet du ASD avec un hommage aux 100 ans de la fin de la première guerre mondiale. Ce sont les mécaniciens de la Base Aérienne 705 de Tours, où se trouve basé l'ASD, qui ont peint les deux avions. Et c'est Seb ''Harry'' Bault qui a peint les deux casques des pilotes.

Voici la ''musique'', la répétition mentale du programme du jour

Une très belle démonstration au final pour l'Alphajet Solo Display.

Le plateau aérien était vraiment somptueux. Principalement militaire, mais vraiment très chouette. C'est dommage que le F-86E annoncé ne soit pas venu (problème administratif pour le convoyage depuis les USA) et que la Patrouille de France ait été absente ce dimanche. En fait, un passage a été annoncé mais il a lieu le matin à 10h00 - je l'ai vu de la gare en cherchant la navette.

Le meeting est commenté par un spécialiste du genre, Bernard Chabbert, qui à l'aide d'anecdotes nous fait entrer au plus près de l'histoire aéronautique et de ses acteurs.

Comme je disais plus haut, l'espace sur cet aérodrome est vraiment très grand, donc de quelque point où l'on se trouvait sur celui-ci, il était impossible de manquer le spectacle - bien sûr, pour les voir décoller et atterrir il fallait s'approcher de la piste mais objectivement je ne pense pas que quelqu'un puisse se plaindre de n'avoir rien vu car gêné par la foule.
C'est vraiment un des gros points forts de Melun-Villaroche et l'organisateur a su parfaitement utiliser cet espace. Il arrive sur d'autres meetings où on ''se marche'' dessus et où la piste est peu visible car il y a déjà du monde. Là, le problème ne se posait pas. et pour ceux qui voulait assister au show aérien assis, il y avait un espace réservé (payant certes) et c'était bien agréable de pouvoir s'asseoir tout en admirant les évolutions.

(Boeing Stearman)

Parmi les ''stars'' du meeting, il y avait le seul et unique Morane Saulnier MS 406 encore état de volé. Le MS 406 a pris une part active dans la Bataille de France en 1940. Celui présenté est un modèle suisse (sous le nom de D-3801 pour la licence suisse) et porte la livrée standard de l'époque.

Tous les moyens sont bons pour faire des photos, comme monter sur les épaules de son papa ou sortir la ''grosse artillerie'' 😊

L'organisateur a eu l'EXCELLENTE IDEE (et les gens avec qui j'ai discuté ont été unanimes) de mettre en place des ''camps militaires et d'aviation'' tels qu'ils pouvaient y en avoir au début de la seconde guerre mondiale. Cette plongée dans l'histoire a été très enrichissante, non seulement par la qualité de la reconstitution, que ce soient les matériels, véhicules, avions, mais aussi par les figurants qui ont joué leur rôle à la perfection (ah l'arrogance des pilotes allemands !) avec un accueil du public très sympathique et toujours disponibles pour répondre à plein de questions.

(ce qui donne quand même cette image totalement improbable et surréaliste 😊)

Un grand coup de chapeau (tant qu'on est dans les félicitations) à l'agence Ozelys qui s'est occupé magistralement de la communication autour de ce Paris Air Legend. Si vous êtes aussi nombreux à être venus, c'est aussi (surtout ?) grâce à eux ! 😊 même si certains s'en sont servis comme abri-soleil 😊

Sur le tarmac, il y avait aussi d'anciens avions qui ont eu leur heure de gloire à Melun-Villaroche et qui maintenant y sont exposés comme ce Mystère IV et ce Mirage IIIB.

Je disais plus haut qu'il y avait de la place et que les tentes des exposants, de restaurations ou les stands des professionnels du secteur aéronautique, des musées (le musée Safran se trouve pas loin à Réau), etc... étaient judicieusement disposés, ce qui fait qu'on pouvait aller de l'un à l'autre sans rater une miette ou presque du spectacle aérien. Mais un autre point positif (je sais, il y en a beaucoup, mais quand il y en a il faut le dire aussi), est le fait que les démonstrations en vol ne s'enchaînaient pas à un rythme effréné, ce qui m'a largement laissé le temps de rencontrer des gens, comme des auteurs de BD ou de livres, d'obtenir des dédicaces, de visiter, manger, le tout tranquillement sans rien perdre.

(Michel Koeniguer, Magali Rebeaud et Romain Hugualt par exemple)

On pouvait aussi croiser ''des légendes vivantes'' comme Jack Krine qui avait laissé son traditionnel Fouga Magister pour un deux roues un peu plus pratique à l'intérieur du meeting (il avait même troqué son casque contre un chapeau de paille moins protecteur mais plus pratique certainement) 😊

De véritables légendes du ciel nous ont enchanté comme des Spitfire (ben oui, ils étaient deux), des T-6, un Wildcat, l'unique Boomerang, le H-75 Hawk, le P-40N Warhawk, le mythique Corsair (manquait plus que Papy Boyington), le légendaire Mustang, le Thunderbolt, etc...

Le Hawker Sea Fury est aussi un des avions vedettes de ce meeting grâce notamment à ces volutes magiques qui forment des vortex et des mini-tourbillons causés par l'aérodynamisme de l'aile.

Quelques avions de reconnaissance comme le Piper L-4B Grasshoper ou le célèbre fieseler Storch.

Il y a eu un joli ballet avec un Noratlas, deux DC-3 (ou C-47) et un Flamant

D'autres avions étaient présents bien sûr, je n'ai pas fait une liste exhaustive.

Le Noratlas a beaucoup plu au public - il faut dire aussi que l'exemplaire présenté, ''La Grise'' (exemplaire n° 105), est le seul et unique Noratlas au monde en état de voler (voir photos plus haut). Il est même classé Monument Historique depuis 2007.

Catherine Maunoury, ancienne directrice du Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget, et aujourd'hui Présidente de l'Aéro-Club de France, mais surtout ancienne championne de France et du Monde de voltige aérienne était présente avec son Extra 300. Là encore, ''la princesse des airs'' comme l'a surnomme affectueusement Bernard Chabbert, a enchanté le public par la grâce de ses acrobaties. Un grand moment d'aviation.

Le Morane Saulnier MS 760 ''Paris'' était également présent. Le MS 760 est considéré comme le premier ''jet d'affaires au monde'' et le premier avion à réactionde transport militaire.

Ce MS 760 ''Paris'' est le seul exemplaire en état de vol en France et a été restauré et préparé par Armor Aéro Passion à Morlaix (d'où le drapeau breton 😌) Il volera en formation ''Marine'' avec deux Vampires et 4 Rafale.

De présent également deux De Havilland Vampire (qui s'appelaient Mistral lorsqu'il était fabriqué en France) - j'ai vu des enfants étonnés par sa taille et l'un deux a demandé à son père s'il pouvait en avoir un pour Noël !

La Marine vous salue

(c'est sûr... il a fait certainement de meilleures photos que moi !)

Et oui, la journée se termine déjà, le meeting prend fin... De beaux souvenirs pour tous, avec une journée ensoleillée splendide. Je n'ai donné que des bons points, amplement mérités, mais voici une suite à mon point négatif du début : le départ, pour moi comme pour d'autres, en navette a été épique et très éprouvant. 45 minutes pour faire 100/150 mètres avant de rejoindre la route. Toutes les voitures sortaient du parking en même, et chacun jouant que pour soi-même, c'est à dire ne laissant pas passer les autres. Un embouteillage monstrueux avec de la poussière partout... Un véritable enfer dans un car sans climatisation... J'en ai parlé aux organisateurs, et ils ont promis d'arranger cela pour la prochaine édition l'année prochaine.

Vivement le prochain Paris Air Legend 😊😊😊

Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
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Remerciements : Paris Air Legend pour son accueil
                            Toutes l'équipe d'Ozelys pour son accueil et sa gentillesse