Space Quotes / Souvenirs d'espace: Dans l'orbite de Thomas Pastèque / BD 2022 - rencontre avec deux des auteurs

En juin dernier, le Studio Makma (Casa éditions) a publié un album BD drôlissime et génial :

Dans l’orbite de THOMAS PASTÈQUE

Avec au dessin Samuel Ménetrier et au scénario Aude Bourcier, Benjamin Basso, Patrice Lesparre, Timothy Cadic et Nicolas Meylander.

Que vous dire de plus à part qu’elle est très drôle, très respectueuse (et ça, c’est important). Le titre semble être un clin d’œil à une autre BD, ‘’Dans la combi de Thomas Pesquet’’ de Marion Montaigne, À titre personnel, je la trouve extrêmement bien faite, très pertinente, et très drôle (oui, je sais, je l’ai déjà dit).

Et quoi de mieux pour vous en parler que de rencontrer deux de ses auteurs, à savoir Samuel Ménetrier, le dessinateur, et, Patrice Lesparre, un des auteurs ! Interview croisé :

Qui êtes-vous ?

SM : Je suis Samuel Ménétrier, dessinateur de bande dessinée depuis maintenant une quinzaine d’années. Je collabore essentiellement avec le Studio Makma. J’ai réalisé avec Makma la totalité de ma bibliographie, en commençant par le comics Urban Rivals en 2008, puis la saga Malenfer, Les sociétés secrètes, Cherche les Légendaires avec Patrick Sobral, La brigade des Inventifs ainsi que que moult autres travaux de BD et d’illustrations et enfin Dans l’orbite de Thomas Pastèque !

PL : J'évolue dans le milieu BD depuis un quart de siècle, des éditions Semic à Soleil-Delcourt en passant par Makma. Je suis également écrivain et j'ai produit une vingtaine de romans fantasy ou historiques, sous le pseudonyme de Patrick Mc Spare. Mon petit dernier dans ce domaine s'appelle Coeur de Lion (Richard et non le camembert :) ) et est paru chez Bragelonne en juillet 2022.

Pourquoi avoir choisi ce thème particulier ?

SM : Et bien j’ai eu l’honneur d’être sollicité par le Studio Makma pour dessiner cet album, j’ai bien entendu répondu positivement à l’appel de l’espace ! J’aime beaucoup la BD humoristique et mettre en scène une figure aussi emblématique dans des situations cocasses m’a immédiatement parlé.

PL : Il est toujours intéressant de travailler sur un de nos contemporains célèbres. En outre, me concernant, c'était l'opportunité d'écrire pour la première fois des gags en une page, marchant ainsi sur les traces des séries humoristiques culte de la BD franco-belge. Quand Makma m'a proposé d'intervenir sur Thomas Pastèque, je n'ai pas hésité une seconde. J'ai enfilé mon cosplay de combinaison spatiale en plastique et lancé en boucle le Space oddity de David Bowie sans plus cesser de marteler mon clavier jusqu'à achèvement de mon œuvre. Il faut préciser que j'avais une réserve d'oxygène limitée – mon cosplay n'étant pas tout à fait au point – d'où un âpre sentiment d'urgence :)

Quelles ont été les sources pour votre travail (de scénario, de dessin) ?

SM : Sans surprise, j’ai effectué mes recherches visuelles sur le web, on y trouve une multitude de clichés de la station spatiale ainsi que des astronautes, spationautes et autres cosmonautes.Toutefois, je me suis réapproprié les designs, afin de ne pas être trop documentaire et ainsi créer un univers plus décalé, plus propice aux folles aventures de nos protagonistes loufoques.

PL : Des sites officiels, comme celui de la Cité de l'espace ou de la Station Spatiale Internationale ; des anecdotes glanées sur les pages de réseaux sociaux qu'animait Thomas Pesquet lui-même pendant ses missions spatiales ; et également quelques sites scientifiques, afin de vérifier que je ne commettais pas d'erreurs en écrivant mes scénarios. Car, je dois l'avouer, mon bagage en matière de sciences tient dans un tube d'aspirine.

Aimeriez-vous vous-même aller dans l'espace, et pourquoi ?

SM : J’ai toujours été fasciné par le cosmos, plus particulièrement par le biais de la Science Fiction... Qui n’a jamais rêvé d’être aux commandes du Faucon Millénaire ou d’officier à bord de l’Enterprise aux cotés du Capitaine Kirk ?!

Il va donc de soi que partir aux confins de notre univers serait complètement fou. Malheureusement, cela reste encore bien compliqué de quitter notre bonne vieille Terre, donc pour le moment, je me contente du plancher des vaches, les yeux tournés vers les étoiles.

PL : Oui, parce qu'on n'y entend personne crier :) Et, plus sérieusement, parce que l'espace symbolise l'ultime frontière, la dernière aventure de notre monde civilisé. Mais il y a loin du rêve au réel. Quand on voit l'incroyable parcours du combattant exigible pour devenir spationaute, on comprend pourquoi ces derniers sont si peu nombreux. Mon unique rapport au cosmos restera donc d'écrire éventuellement, après Thomas Pastèque, un space-opera.

Qu'en a pensé le principal intéressé ?

SM : C’est une excellente question à laquelle je ne peux hélas pas répondre, lui seul pourrait nous éclairer sur ce point crucial, mais je ne doute pas que l’humour et la dérision font partie de son tempérament. Dans tous les cas, pour ma part, je vois cet album comme un clin d’œil affectueux envers un personnage que je respecte beaucoup !