(Sources : NASA et Collection personnelle)
Le
15 mai 1963, à 14h04 heure de Paris, décollait la dernière mission du programme
Mercury.
Une
fusée Mercury-Atlas LV-3B (MA-9) avec en son sommet la capsule Faith
7 décollait du pas de tir LC-14.
L’astronaute
Leroy Gordon Cooper partait pour l’espace.
Le
programme Mercury allait prendre fin. C’était il y a 50 ans !
(Photo signée par l'astronaute Gordon Cooper) |
(Photo signée par le Flight Director Chris Kraft) |
Gordon
Copper est officiellement désigné pour cette mission en novembre 1962 avec Alan
Shepard en doublure.
Après
le vol de Schirra (Sigma 7) en octobre 1962, beaucoup à la NASA aurait voulu
sauter l’étape d’un autre vol Mercury. Il faut dire que le vol de Schirra a été
proche de la perfection.
Mais
une chose n’avait pas encore été réalisée avec le programme Mercury. Une étape
de vol que les russes avaient franchi dès le vol de Titov … A savoir, un vol d’au
moins une journée entière (24 heures).
Maintenant
que la NASA savait que la capsule Mercury était au point, elle décida que le
vol de Cooper serait le dernier. Mais il fallait quand même réussir ce vol de
longue durée.
McDonnell, constructeur des capsules
Mercury, procéda donc à la demande de la NASA, à plusieurs modifications de
celles-ci (il en restait 4 opérationnelles – les capsules 12, 15, 17 et 20). Le
périscope était retiré et des réservoirs d’oxygène ainsi que des batteries
supplémentaires furent ajoutés.
Gordon Cooper utilisera la capsule n°20.
La capsule sera appelée Faith 7 (ou aussi MA-9).
Le roll-out de la capsule Faith 7 et de
la fusée Atlas aura lieu le 22 avril 1963.
(Photo signée par l'astronaute Gordon Cooper) |
Dans la matinée du 14 mai 1963, une
première tentative de lancement à lieu. Lorsqu’il monte dans la capsule, Gordon
Cooper trouve un délicat petit cadeau laissé pour lui par Alan Shepard :
un pistolet collecteur d’urine.
En effet, lors du premier vol d’un
américain dans l’espace, Alan Shepard en l’occurrence, celui-ci se trouva pris
d’une envie pressante d’uriner alors qu’il était depuis des heures enfermé dans
sa capsule Freedom 7. Le vol de Shepard ne devant durer que 15 minutes, il n’avait
pas été jugé nécessaire de ‘’penser’’ à l’envie pipi de celui-ci… Mais l’attente
perdurant, il se trouva obligé d’uriner dans sa combinaison au grand dam des
ingénieurs.
Sachant que Cooper avait une nouvelle
combinaison avec un collecteur d’urine intégré, il a voulu lui laissé un petit
souvenir sous la forme d’une plaisanterie. Il avait même une note : Remove before
flight. Cela fit bien rire Cooper, mais le cadeau n’alla jamais dans
l’espace.
Suites à plusieurs problèmes techniques
(notamment avec la station de tracking des Bermudes), le vol fut annulé et
repoussé au lendemain.
C’est donc à 14h04, heure de Paris, que
décolle Gordon Cooper.
Pour cette mission, il faudra pas moins
de 28 navires, 171 avions et hélicoptères et près de 18 000 hommes
mobilisés aux quatre coins du monde. En effet, le vol de Cooper durant 24
heures minimum, il survolerai la quasi-totalité de la surface de la Terre.
Faith 7 se retrouve en orbite environ 5
minutes après son lancement à une vitesse de 28 000 km/h. Dès la première
orbite, les calculs montrent que tout est bon et que la mission peut avoir au
minimum 20 orbites. Le GO est donc donné par Gus Grissom, le capCom, à Cooper
pour commencer avec 7 orbites.
A la troisième orbite, Cooper peut
commencer à effectuer les expériences qu’il doit réaliser. Un programme de 11
expériences est à suivre.
Il exécute la première qui consiste à
éjecter une sphère de 15 cm environ du nez de la capsule. Sur la sphère, des
clignotants au xénon vont fonctionner et Cooper doit pouvoir les repérer lors
des orbites suivantes. Chose qui ne sera pas facile, mais il repérera
quand-même la sphère à plusieurs reprises jusqu’à sa sixième orbite (l’appelant
affectueusement ‘’petite coquine’’).
A la sixième orbite également, il
déclenche le gonflement d’un petit ballon orange accroché à l’avant de sa
capsule. Malgré plusieurs essais par la suite, il ne pu jamais l’éjecter de la
capsule.
A la septième orbite, il a l’autorisation
de continuer de voler puis à la dixième, il obtient le GO pour au moins sept
orbites supplémentaires.
Cooper et Faith 7 effectuaient un tour
de la Terre toutes les 88 min 45 secondes sur une inclinaison de 32,55° à une altitude comprise entre 267 et 161 km.
Cooper dormi par intermittence pendant
sa période de repos (9ème à 13ème orbite) et en profita
également pour prendre des photos de la Terre.
(Le Tibet vue depuis l'espace par Gordon Cooper) |
Lors de sa seizième orbite, Cooper prend
en photo la lumière zodiacale et des effets de luminescence de la Terre.
A la dix-septième orbite, un essai de
liaison d’images par télévision est effectué. L’image est très moyenne mais on
y distingue quand même Cooper.
Lors des deux orbites suivantes, Cooper chantera et fera de nombreuses photos (Lune et Terre).
Puis commencent les ennuis…
(Photo signée par le Flight Director Chris Kraft au Mission Control) |
Un indicateur de g s’allume signifiant
que la capsule retombe vers la Terre et qu’elle a perdu de l’altitude. Cette
indication sera erronée. Mais ensuite Cooper n’a plus d’indications sur l’attitude
de sa capsule.
Un court-circuit en orbite vingt et un,
laisse le système automatique de stabilité et de contrôle sans électricité. Le
taux de CO2 augmente dans sa combinaison et dans la cabine, et suite à la panne
électrique, beaucoup d’opérations sont à faire manuellement.
C’est ainsi que Cooper, aidé de John
Glenn qui se trouve près de Kyushu au Japon l’aide à préparer manuellement la
mise en route des rétrofusées.
A la fin de cette dernière orbite,
Cooper met en route manuellement les rétrofusées et garde un alignement de 34°
pour le retour sur Terre.
Il amerrit 15 minutes plus tard à moins
de 6 km du porte-avions USS Kearsarge. C’est l’amerrissage le plus précis du
programme Mercury. Nous sommes le 16 mai 1963.
(L'USS Kearsarge accueillant Gordon Cooper) |
(''Captain Cover'' de l'USS Kearsarge) |
Ainsi prenait fin le programme Mercury (même s’il fût un temps envisagé une mission de 3 jours avec 48 orbites qu’aurait effectué Alan Shepard).
Ainsi prenait fin donc, le programme Mercury.
Le programme Gemini allait pouvoir commencer.
(Parade à New York le 22 juin 1963. Enveloppe signée par Gordon Cooper) |
(Parade à Shawnee dans l'Oklahoma, ville d'origine de Gordon Cooper) |
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