Valery Rioumine est ingénieur
spécialiste des systèmes de contrôle d’un vaisseau spatial (capsule ou
station).
Il est sélectionné comme cosmonaute en
1973.
Il a volé 4 fois (Soyouz 25 / Soyouz 32
/ Soyouz 35 et une mission navette spatiale à bord de MIR, STS-91).
Il a passé en tout 371 jours et 17
heures dans l’espace.
Il a été le directeur de vol des
stations spatiales Saliout 7 et MIR entre 1981 et 1989, puis a été directeur du
programme MIR-Navette du côté russe, jusqu’en 1998.
Il est marié à la cosmonaute Elena
Kondakova.
La mission ayant été ‘’un échec’’, l’URSS
n’émit pas de timbre pour la commémorer, contrairement à sa tradition de
timbrifier les équipages de cosmonautes. Les seuls documents philétéliques que
nous ayons sont ceux du lancement, du retour et les commémoratifs des clubs
philatéliques russes.
(Enveloppe commémorant le retour de Soyouz 25 éditée par le club philatélique russe de Tartu) |
Interview réalisée en 2 fois entre
septembre 2011 et septembre 2012. Je remercie particulièrement Nadeja, sans qui
celle-ci n’aurait pu être réalisée et qui a aussi effectuée la traduction.
Depuis combien de temps travailliez-vous
dans le milieu spatial avant d’être sélectionné comme cosmonaute ? Que
faisiez-vous ?
J’ai commencé à travailler pour le
programme spatial bien avant d’être cosmonaute. Dès 1966. J’étais spécialiste
du système de contrôle pour les vaisseaux spatiaux.
Vous avez aussi travaillé sur le
programme lunaire…
Oui, je m’occupais de la partie du
vaisseau qui devait amener deux cosmonautes autour de la Lune. Hélas, nous n’y
sommes jamais allés !
Vous êtes sélectionné comme cosmonaute
parce que vous étiez considéré comme ‘’le’’ spécialiste des stations
spatiales ?
En partie, oui… et aussi parce que je le
voulais (rires…) ! Je m’occupais du programme de la station spatiale
Saliout !
Vous souvenez-vous de ce que vous avez
ressenti lorsque vous avez appris le lancement de Spoutnik ?
J’ai été très surpris et très
fier !
Surpris parce que je travaillais déjà
pour la société d’Etat qui l’a fabriqué et que je ne savais même pas que l’on
construisait des ‘’trucs’’ pareils, ou que l’on en avait déjà construit !
J’étais fier aussi, parce que moi,
modeste étudiant, je travaillais pour les mêmes personnes qui l’avaient
construit…
Pour le vol de Youri Gagarine, comment
l’avez-vous appris et qu’avez-vous ressenti ?
J’étais à l’armée. Nous l’avons appris
par la radio. J’étais très content !
Cela m’a donné envie d’en apprendre
encore plus sur l’espace, les vols spatiaux. J’ai réorienté mes études et mon
travail à partir de ce moment-là !
Dans quel état d’esprit étiez-vous avant
le décollage de votre première mission, la mission Soyouz 25 ? Etiez-vous
inquiet, anxieux ?
Anxieux ? Non pas vraiment !
Après tout, j’avais plus que participé à la conception de ces Saliout… j’étais
donc pressé d’y aller et confiant (sourire).
Comment s’est passé le décollage ?
Qu’avez-vous ressenti ?
Je me souviens d’un bruit atténué et de
vibrations… oui, cela vibrait quand même pas mal !
Quel(s) problème(s) avez-vous
rencontré ?
Un gros problème dans le système de
Docking nous a empêché de nous arrimer à Saliout…
Qu’avez-vous ressenti de cet
‘’échec’’ ?
Cela a été très frustrant ! J’étais
très en colère et très triste à la fois ! Ce vol n’a pas été très
confortable… Nous sommes rentrés au bout de deux jours !
Vous avez par la suite effectué deux
missions de très longue durée, 175 et 184 jours, puis plus rien jusqu’en 1998,
avec votre vol, STS-91, en navette pour rejoindre MIR. Pourquoi une aussi
longue attente ? Vous ne vouliez plus aller dans l’espace ?
Non, non, j’avais très envie d’y
retourner. Une 4ème fois, cela aurait été bien, mais après mes deux
vols de suite, il fallait que je me remette un peu (Rires…).
Puis, on continue de travailler,
beaucoup travailler, la famille, le travail, et le temps passe, passe très
vite…
Pour MIR, c’est vous qui aviez décidé
d’y aller ? Cela n’a pas été trop dur de se remettre à
l’entraînement ?
(Rires…), oh si, un sacré Challenge…un
véritable défi même. Il fallait presque tout réapprendre… Les procédures
avaient changé, je prenais la navette spatiale…
Le plus dur a été… de perdre du
poids… (Rires).
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