dimanche 19 mars 2023

Exposition Up to Space - Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget

 
(cliquez sur les photos pour les agrandir - faites au téléphone)

L'EXPOSITION UP TO SPACE
La dernière fois que j'ai été vraiment au Musée de l'Air et d'Espace au Bourget, c'était en août 2019 pour y retrouver un très vieil ami - nous nous étions pas vus depuis près de 20 ans ! Et nous revoir ici, dans ces lieux, où nous avons fait des postes de secours ensemble lors des Salons du Bourget entre 1987 et 1999, c'était un grand moments pour nous (et oui, j'étais en poste le 8 juin 1989 et le 12 juin 1999 pour les crash, sans victimes graves, du MIG-29 et du Sukhoï 30).

Quelques jours après, j'étais victime d'un très grave AVC qui m'a laissé de très lourdes séquelles physiques et cognitives, et je ne suis sorti de l'hôpital qu'en février 2020, juste avant le confinement.

Le Musée m'avait manqué, c'est un peu ''une deuxième maison'' pour moi qui le visitait très régulièrement depuis la fin des années 1970, et surtout mes enfants qui ont grandi en partie avec et dedans. Habitants de Dugny de ombreuses années, et au pied des pistes, et à 10-15 min à pied, nous y allions très très très fréquemment !

Bref, vous l'autre compris, le Musée et moi, c'est une belle histoire.

Mais comme cet article va plutôt parler de la très chouette exposition UP TO SPACE, je vous invite à lire ensuite mes retrouvailles avec le Musée de l'Air et de l'Espace dans le sujet suivant en cliqant sur ce lien :

UP TO SPACE

L'accès se fait aux heures normales du musée (mardi au dimanche de 10h à 18h) et la visite est comprise dans le prix de l'entrée du musée.

Démarrée au Musée de l'Air et de l'Espace le 5 juillet 2022, cette exposition temporaire durera jusqu'au 20 août 2023. Elle se trouve dans le Hall de l'entre-deux guerre (à côté du Hall Espace et avant le Hall des voilures tournantes).

Inaugurée à Brême, en Allemagne, cette exposition est le fruit d'une coopération-coproduction entre le Musée Universum (le Centre des Sciences de Brême) et La Fondation La Caixa de Barcelone.

Exposition expérientielle et interactive, elle permet à un public, jeune et moins jeune, grâce à un système immersif de se mettre quelques instants dans la peau d'un astronaute avec un simulateur de marche lunaire, de toucher une roche lunaire ou martienne, de ressentir un décollage, de voir les effets du sang sur le visage en apesanteur. Avec une présentation de beaucoup de matériel, dont différents types de combinaisons, des vidéos interactives et explicatives avec des astronautes européens. 

Je vous partage quelques photos qui vous donneront j'espère, l'envie d'y aller (et d'y retourner) 😉

Combinaison Sokol-K

La combinaison Sokol présentée est une combinaison Sokol-K, utilisée par les cosmonautes à partir de Soyouz 12 qui a décollé le 27 septembre 1973.
(je résume l'histoire sans entrer dans détails).
Après la tragédie de Soyouz 11 en juin 1971 qui a vu les trois cosmonautes mourir asphyxiés car l'équipage ne portait pas combinaisons, il a été décidé par les russes que dorénavant chaque équipage serait muni d'une combinaison (pressurisée si il y a urgence) pour toutes les phases dynamiques d'un vol (décollage, arrimage, désarrimage et atterrissage). Cette combinaison doit pouvoir protéger le cosmonaute durant 125 minutes environ (temps moyen d'un retour d'urgence en cas de dépressurisation de la capsule).
La première combinaison Sokol (faucon) est donc la Sokol-K (K pour kosmos) est est dérivée de la combinaison Sokol des pilotes de bombardier Sukhoï T-4.

Elle fit son premier vol avec Soyouz 12 et sera utilisée jusqu'à la mission Soyouz 40 (en 1981), et remplacée par la version Soyouz KV-2 à partir des missions Soyouz T donc de Soyouz T-2.
C'est encore cette KV-2 qui es utilisée de nos jours (vous la connaissez bien puisque je vous la montre très souvent 😉).

La combinaison Sokol-K présentée est indiquée comme ''utilisée en vol''. Il n'y a pas de nom, donc on ne peut pas savoir par qui, mais le patch Interkosmos sur l'épaule droite suggère donc, au premier abord, d'une des missions de ce type (mais ce ne sont que des spéculations) :

- Soyouz 28 (avec un cosmonaute tchèque)
- Soyouz 30 (avec un cosmonaute polonais)
- Soyouz 31 (avec un cosmonaute est-allemand)
- Soyouz 33 (avec un cosmonaute bulgare)
- Soyouz 36 (avec un cosmonaute hongrois)
- Soyouz 37 (avec un cosmonaute vietnamien)
- Soyouz 38 (avec un cosmonaute cubain)
- Soyouz 39 (avec un cosmonaute mongol)
- Soyouz 40 (avec un cosmonaute roumain)
S'intéresser au spatial, c'est aussi faire de la recherche, des enquêtes. En regardant le patch Interkosmos, on remarque un cercle rempli de bleu, d'un décollage de fusée entièrement jaune et dune étoile rouge au sommet pour l'espace. Et un seul équipage porte cette variante du patch Interkosmos qui est légèrement différent pour chaque mission. Des petites subtilités qui font toute la différence (ça me fait penser à faire un article spécial #Un JourUnObjetSpatial).
Tous ces indices, couplés au fait qu'elle est indiquée ''utilisée en vol'' me conduit à la mission Soyouz 31 (26 aôut 1978 au 3 septembre 1988, avec le cosmonaute Sigmund Jähn (1937-2019) et dont le Commandant était Valery Bykovsky (1935-2020) - Et comme la combinaison porte le drapeau soviétique sur l'épaule gauche, on peut en déduire que c'était celle de Bykovsky, Jähn portant un drapeau est-allemand.

Siège Kasbek fait sur mesure pour les cosmonautes lors de leur installation à bord des capsule Soyouz.

Copie de la clé de démarrage du Soyouz TM-25, mission à laquelle a participé l'astronaute allemand Reinhold Ewald (février 1997). Et ben oui, il faut bien mettre les circuits de la capsule sous tension, et on utilise une clé depuis le Centre de Contrôle de Baïkonour qui débloque les systèmes de la capsule.



Le moteur Viking 5

Ces moteurs  Viking ont été à une époque les moteurs fusées les plus puissants du monde.
Conçus à Vernon par le Laboratoire de Recherches balistiques et Aérodynamiques (LRBA), les moteurs Viking 5 ont équipé le premier étage du lanceur européen Ariane, d'Ariane 1à Ariane 4, de 1979 à 2003.


Maquette de soufflerie du Spaceplane

Conçu en 2008 par l'artiste designer Marc Newson pour EADS Astrium (aujourd'hui Airbus Defense and Space), le Spaceplane était un projet d'avion destiné au tourisme spatial, décollant normalement et pouvant monter jusqu'à 100 km d'altitude.


Projet Moonwalk

Entre 2013 et 2016, le projet Moonwalk consistait à évaluer de nouvelles technologies pour l'interaction des astronautes avec des robots auxiliaires sur des surfaces planétaires.
Dont un petit rover appelé Yemo qui pourrait apporter son soutien à des astronautes en explorant des zones difficiles d'accès ou dangereuses pour un astronaute (pente abrupte, cratères, bords de précipices, grotte...). YEMO était équipé de toute une panoplie d'outils d'échantillonnage spécialement développés pour ce genre de mission, d'un compartiment de stockage d'échantillons et d'un spectromètre RAMAN portable. Le rover était assez limité car le but de Moonwalk n'était pas les robots en soi.
YEMO possédait une caméra omnidirectionnelle (Omnicam) à 360°.

Pour en avoir plus sur ce projet :


Sac d'échantillons lunaire type Apollo


Clinostat

Appareil qui permet, par rotation, de réduire la gravité sur la croissance des végétaux (et donc par extension d'étudier la croissance en apesanteur - la culture de plantes ou végétaux pourraient aider les futurs astronautes dans de longs voyages spatiaux.

Il y a un petit coin très intéressant qui permet de sentir différentes odeurs dans l'espace (qu'on arrive à déterminer grâce aux analyses chimiques in-situ). Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que certains endroits de l'espace et dans l'espace ne sentent pas la rose 😉

Combinaisons spatiales

Une combinaison Orlan russe et une combinaison MMU américaine, toutes les deux utilisées actuellement pour les sorties extravéhiculaires dans l'espace (EVA) à bord de la Station Spatiale Internationale, encadrent une tenue de vol bleue portée par l'astronaute allemand Alexander Gerst lors de son second séjour de six mois à bord de l'ISS (Expedition 56-57 de juin à décembre 2018). On peut voir également la combinaison de refroidissement portée sous les combinaisons d'EVA.

Les deux combinaisons Orlan et MMU sont celles du Musée qui se trouvaient normalement dans le Hall Espace - elles sont ici temporairement. Il ne reste dans la vitrine actuellement que les tenues légères de vol de Patrick Baudry et de Michel Tognini.

Pour terminer la visite, on s'amuse un peu, et on peut voir une tuile de protection de la navette spatiale ainsi qu'un hublot d'une capsule Soyouz.


Une très chouette visite, un peu courte pour l'amoureux de spatial que je suis (oui, je sais, je suis exigeant😀). Blague à part, si vous avez l'occasion d'aller voir cette belle exposition, ne vous privez pas !

Bonne visite !

Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace
             Timothy Sebile
Autres crédits : Collection et documentation personnelles Spacemen1969
Un énorme merci au Musée de l'Air et de l'Espace

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