Nous avons appris avec tristesse la disparition de l'astronaute Jean-Jacques Favier le 19 mars 2023 à l'âge de 73 ans - c'est le premier des dix astronautes français ayant volé à nous quitter.
Jean-Jacques Favier est né le 13 avril 1949 à Kehl en Allemagne.
Il intègre l'Ecole Nationale Supérieure d'Electrochimie et d'Electrométallurgie de Grenoble (ENSEEG) en 1971 puis obtient un Doctorat en Ingénierie de l'Ecole des Mines de Paris et un Doctorat en Physique et Métallurgie de l'Université Joseph-Fourier de Grenoble 1 en 1977.
Il est sélectionné comme astronaute par le CNES en septembre 1985 dans son Groupe 2 alors qu'il est ingénieur-chercheur au Commissariat de l'Energie Atomique (CEA).
Edit : Voir article sur les retrouvailles 35 ans après (1985-2020) :
Il effectuera une seule mission spatiale, comme Spécialiste de Charge Utile : STS-78 du 20 juin au 7 juillet 1996, devenant le 6ème français dans l'espace.
Article sur la mission et sur le patch ANSTJ qu'il emporté avec lui lors de cette mission :
Vidéo de Jean-Jacques Favier et de Robert Thirsk parlant de la mission STS-78
Jean-Jacques Favier aura passé 16 jours 21 heures 47 minutes dans l'espace.
Homme discret, il sera conseiller au CNES et il continuera d'enseigner après son départ comme astronaute actif, notamment à l'International Space University (ISU).
En avril 2008, il est l'un 4 astronautes français lançant la campagne pour la nouvelle sélection des astronautes ESA (celle où sera sélectionné Thomas Pesquet en 2009).
La dernière fois que j'ai été vraiment au Musée de l'Air et d'Espace au Bourget, c'était en août 2019 pour y retrouver un très vieil ami - nous nous étions pas vus depuis près de 20 ans ! Et nous revoir ici, dans ces lieux, où nous avons fait des postes de secours ensemble lors des Salons du Bourget entre 1987 et 1999, c'était un grand moment pour nous (et oui, j'étais en poste le 8 juin 1989 et le 12 juin 1999 pour les crash, sans victimes graves, du MIG-29 et du Sukhoï 30).
Quelques jours après, j'étais victime d'un très grave AVC qui m'a laissé de très lourdes séquelles physiques et cognitives, et je ne suis sorti de l'hôpital qu'en février 2020, juste avant le confinement.
Le Musée m'avait manqué, c'est un peu ''une deuxième maison'' pour moi qui le visitait très régulièrement depuis la fin des années 1970, et surtout mes enfants qui ont grandi en partie avec et dedans. Habitants de Dugny de ombreuses années, et au pied des pistes, et à 10-15 min à pied, nous y allions très très très fréquemment ! J'y suis allé, sans exagérer, plusieurs centaines de fois au cours de 40 dernières années, et écrits et publiés une centaine d'articles consacrés au Musée et/à des événements du Musée (expos, Yuri's Night, Nuits blanches, Nuits des étoiles, rencontres, inaugurations, etc...).
Bref, vous l'autre compris, le Musée et moi, c'est une belle histoire.
La première inquiétude que j'avais était le transport pour le musée (et je viens du Jura). Etant maintenant en fauteuil roulant, hémiplégique (donc je n'ai qu'une main et un pied pour diriger mon fauteuil manuel), je savais par expérience passée qu'une venue au Musée par les transports en commun peut être une vraie galère ! C'est l'énorme point noir du musée : son accessibilité en transports en commun.
De plus, les travaux de la nouvelle ligne de métro (le 17 si je ne me trompe pas) pour le Grand Paris Express ainsi que les travaux du village presse pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, m'inquiétaient beaucoup pour accéder.
Mais par chance, le transport en RER B s'est bien passé et l'accès au bus 152 aussi (à part les trottoirs toujours autant défoncés devant l'ancien cinéma L'Aviatic où on prend le bus), et en moins de 30 minutes depuis Châtelet, j'étais devant le Musée.
Malgré les travaux, l'accès se fait très facilement. Même si (pour l'instant ?), les Fouga Magister de l'entrée ont disparu, le devant du musée a vraiment fière allure.
Le Monument Normandie-Niémen a été déplacé depuis 2019 pour se retrouver devant l'aérogare :
La statue L'Envol qui se trouvait près de la nationale à l'entrée de l'aéroport du Bourget a été reculée pour être placée elle aussi devant l'entrée du Musée - elle commémore Nungesser et Cil ainsi que Lindbergh. Elle avait été retirée de sa place originelle en juin 2019.
Je ne vais vous refaire et faire tout un article sur le Musée bien entendu (juste un court résumé historique - enfin court, c'est vite dit 😁). C'est l'occasion de remettre en lien les multiples articles et reportages faits autour du Musée depuis... (ça me vieilli trop 😄). J'aurai adoré, exceptionnellement, faire une vidéo au lieu d'un article, mais hélas, physiquement, c'est impossible pour moi.
Je vous laisse découvrir le plus ancien musée aéronautique du monde par vous-même. Et oui, dès 1914, des terrains sans constructions sont réquisitionnés au Bourget et à Dugny pour servir aux premières escadrilles autour de Paris.
Puis durant l'entre-deux guerres, les installations sont transformées pour l'aviation civile, devenant un aéroport célèbre (Les premières lignes aériennes Paris-Londres et Paris-Bruxelles, Lindbergh en 1927, Costes et Bellonte en 1930). L'activité y est telle qu'on parle même de port aérien.
En 1919, Albert Caquot (le même qui a une salle de conférence à son nom au musée) reçoit l'autorisation du Ministère de la Guerre de créer un conservatoire de l'aéronautique - le Musée de l'Air était né ! (même s'il ne reçut ce nom qu'à partir de 1936).
Dans un premier temps, le Musée de l'Aéronautique s'installe à Chalais-Meudon dans un ancien hangar à dirigeable (aujourd'hui, le Hangar Y nouvellement restauré et inauguré).
A partir de 1936, le hangar étant devenu trop petit, une partie des collections est transférée au Boulevard Victor à Paris (où se trouve l'actuel état-major de l'Armée de l'Air et de l'ESpace).
Le 12 novembre 1937 est inaugurée la nouvelle aérogare de l'aéroport du Bourget, conçu par l'architecte George Labro. Avec la seconde guerre mondiale, Le Bourget est occupé par les troupes allemandes, tandis qu'une partie du hall du Boulevard Victor est détruit par une bombe. Les collections sont mises à l'abri, puis sont stockées de nouveau, dès 1946, à Chalais-Meudon, et inaccessibles du public (sauf autorisation spéciale).
L'aéroport du Bourget, quant à lui, reprend son activité d'aviation civile dès 1946 avec une très forte hausse de son activité, malgré l'ouverture d'Orly et l'installation d'Air France sur ce nouvel aéroport. C'est à partir de 1953 que le Salon de l'Aéronautique s'installe sur l'aéroport du Bourget.
Ce n'est qu'à partir de 1961 que le public peut de nouveau voir, de façon régulière, les collections à Meudon.
En 1973, le Ministère des Armées décide transférer et de regrouper les collections aéronautiques à l'aéroport du Bourget. En effet, la création du nouvel aéroport Charles-de-Gaulle/Roissy va entraîner une très forte baisse du trafic aérien au Bourget, entrainant la fermeture de l'aérogare d'origine. Et oui, cela fait donc 50 ans que le Musée de l'Air et de l'Espace est définitivement au Bourget - le premier hall d'exposition est inauguré en 1975 (et donc presque 50 ans pour moi de visites heureuses😃).
A partir de 1981, l'aéroport du Bourget devient un aéroport d'affaires à part entière et le site de Meudon ferme définitivement ses portes le 11 octobre de la même année.
4 autres halls suivront jusqu'en 1983. Et c'est cette même année que le Hall Espace est inauguré - 40 ans déjà !
Le Planétarium, lui, est ouvert en 1985, et en même temps on installe les trois Fouga Magister de la Patrouille de France devant l'entrée - image iconique et incontournable du Musée depuis ! (même si pour l'instant, ils ne sont plus là).
En 1987 est inaugurée la Grande Galerie (oui, ça mérite des majuscules 😉) dans l'ancienne aérogare. Elle est consacrée des origines à 1918 (aérostation, précurseurs, etc....).
Et c'est la nouvelle galerie que je suis venu voir en priorité. Elle était fermée depuis quelques années pour une restauration complète... et le résultat est SUPERBE !
Cela s'est fait en plusieurs étapes - quelques dates :
- 2012-2013 début des travaux, fermeture partielle puis définitive de la Grande Galerie
Les statues de l'aérogare menaçaient de s'effondrer - à la fin des années 2000 (ici, des photos de 2009), elles ont été cerclées et un filet de protection contre les chute avait été installé.
- mai 2017 : remise place des statues de l'aérogare
C'est donc en 2019, pour le centenaire du Musée, après des années de travaux, que l'aérogare restaurée est inaugurée avec deux expositions permanentes : Pionniers de l'Air et la Grande Guerre.
Et aujourd'hui, quelle bonheur d'entrer au musée par l'aérogare. On arrive directement dans la salle des Huit Colonnes, où les collections ont repris leurs places. La scénographie, la lumière, la déambulation sont tout simplement magnifiques. Une mise en valeur exemplaire des pièces présentées - c'est somptueux. Jugez plutôt ! (je ne mets pas, ou peu, de légendes volontairement, ce sera à vous de le découvrir). Attention, le Musée n'est plus gratuit comme avant (ne l'oubliez pas).
En 1993, c'est la tour de contrôle d'origine qui est définitivement fermée. Restaurée entièrement depuis des années, elle a retrouvée son lustre extérieure d'antan aujourd'hui. Au rez-de-chaussée se trouve la nouvelle boutique, bien plus grande (énorme même).
En 1995, lors du Salon de l'Aéronautique et de l'Espace (le 41ème), une maquette d'Ariane 5 à l'échelle 1 est inaugurée par le Président de la République Jacques Chirac.
1996, c'est l'inauguration du Hall Concorde qui reçoit d'abord le prototype 001 avant d'accueillir également en 2003, le Concorde Sierra Delta, le dernier Concorde d'Air France ayant volé.
En juin 2003, le public peut visiter le Boeing 747 totalement aménagé spécialement. Il était arrivé par voies des airs au Bourget en 2000.
En 2007, c'est l'inauguration du hall des voilures tournantes (le hall hélicoptères). Et, et oui, au début, il n'y avait pas la baie vitrée 😉
En 2010, et oui déjà, c'est Planète Pilote qui ouvre pour le jeune public 6-12 ans. Après une petite fermeture pour restauration, il avait de nouveau ouvert ses portes en 2019.
2013 est la réouverture de la Salle des Huit Colonnes de l'aérogare. Arrivée, Départ, c'était là qu'arrivaient et partaient les voyageurs. Et c'est ici qu'arrivent et repartent les visiteurs du Musée de nos jours.
14 février 2017, c'est l'arrivée au Musée du 4ème et dernier Airbus A380 d'essais - il est en cours d'aménagement pour que le public puisse le visiter (comme celui d'Aéroscopia : voir mon reportage ICI). Cela devrait être pour cette année.
J'ai eu ''la chance'' d'y monter (si, si...) en mai 2021, pour le tournage d'e l'émission Affaire conclue.
Et donc, en 2019, inauguration de l'aérogare restaurée.
J'ai bien sûr fait un grand tour des autres halls, mangé au restaurant L'Hélice (qui a changé son fonctionnement), fait un tour sur un tarmac agrandi (il faut bien entreposé l'A380 😉). Le débuts de la construction pour le Salon du Bourget 2023 (18 au 25 juin) sont en cours, mais pour l'instant le tarmac n'a pas été vidé.
Je me suis fais une joie de monter en hall du Hall Espace. Bien qu'en fauteuil roulant, j'ai la faculté de pouvoir monter et descendre des escaliers (cela demande un énorme effort physique), mais comme je le peux, et bien, j'en ai profité !
Comme je vous le disais, sur le tarmac, il y avait encire de nombreux avions, certains anciens qui avaient ma préférence, comme le prototype du Rafale, le Rafale A que j'ai vu des ateliers à Dugny pour sa préparation à être exposé, jusqu'à sa place actuel.
(exceptionnellement hors de son abri le 7 mai 2021)
(tournage de l'émission Affaire conclue)
Et des nouveaux qui se trouvent enfin exposés comme cet Epsilon et ces deux Jaguar ensemble (il n'y en avait qu'un à ma dernière visite). 😀
Le Hall n'a presque pas changé : Le SST et le Sierra Delta sont toujours là. Par contre, par rapport à ma dernière où un moteur d'Airbus a380 était exposé, on peut maintenant y voir ce Jaguar : un Sepecat Jaguar A, le n° 91, livré à l'Armée de l'Air en 1977. A partir de 1986, il effectue plusieurs détachements et en zones de guerres. Lors de la 1ère guerre du Golfe ''Tempête du Désert, le 17 janvier 1991, il est touché par un missile lors du raid Al-Jaber. Démonté et rapatrié sur la Base 279 de Châteauroux, il sert pour l'apprentissage des mécaniciens. Il va ensuite de 2011 à 2020 au conservatoire Canopée avant de rejoindre sa place actuel au hall Concorde.
Je suis reparti enchanté, heureux d'avoir ''retrouvé'' mon Musée - j'y retournerai en juin prochain lors du Salon du Bourget (j'espère avoir la force de faire 3-4 jours sur la semaine). Bien sûr, si l'opportunité se présenta avant, j'y vais !
Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
Space Quotes - Souvenirs d'espace
Timothy Sebile
Un énorme merci à l'ami Xavier et au Musée de l'Air et de l'Espace
Le site du Musée, incontournable pour tout savoir :