En 1992, il est sélectionné comme
astronaute par l’Agence Spatiale Canadienne.
Il effectuera 3 missions spatiales, deux
en navette spatiale et une en Soyouz, avec la particularité de s’amarrer à
chaque fois à une station spatiale (MIR et ISS) :
STS-74 : 12 au 20
novembre 1995
STS-100 : 19 avril
au 1er mai 2001
Expedition
34/35 :
19 décembre 2012 au 14 mai 2013
Il aura passé 165 jours 16 heures et 21
minutes dans l’espace.
Il prend sa retraite d’astronaute le 3
juillet 2013.
Chris Hadfield n’est pas seulement un
grand astronaute, il est aussi musicien. Lors de son vol de plus de 5 mois à
bord de l’ISS, il a voulu faire partager le travail d’astronaute, mais aussi
son émotion, ses sensations. Un public enthousiaste a suivi sa mission (son compte twitter et ses vidéos sur Youtube ont dépassé le million d'abonnés et de vues).
Toujours en 2013, il publie une
autobiographie An Astronaut’s Guide to Life on Earth.
Ouvrage que vous pouvez vous procurer sur son site : www.chrishadfield.ca
Ouvrage que vous pouvez vous procurer sur son site : www.chrishadfield.ca
Chris Hadfield vient nous parler de sa
première mission STS-74 et de sa rencontre avec le grand public lors de sa
dernière mission.
Entretien réalisé le 25 mars 2014.
Dans quel état d’esprit étiez-vous avant le décollage de
STS-74 ?
J’étais prêt !
J’ai pris la décision de devenir
astronaute à l’âge de 9 ans !
Et j’ai réalisé à quel point ce vol, ce
décollage était important pour moi.
Cela faisait 26 ans que je voulais
réaliser ce rêve.
C’était un sentiment plus important qu’un vol spatial même, c’était un rêve qui devenait réalité…
C’était un sentiment plus important qu’un vol spatial même, c’était un rêve qui devenait réalité…
Mes pensées, mes émotions étaient
‘’occupées’’ par toute la technique du vol, par le fait que la navette spatiale
est le véhicule le plus compliqué au monde, que le rôle de chaque membre
d’équipage, de mon rôle, faisait partie aussi de la technique !
Mais en même temps, je réalisais un
rêve, un rêve qui était plus important que tout …
J’étais donc bien préparé, mais j’avais
aussi l’esprit d’un petit garçon de 9 ans avec beaucoup d’excitation en moi …
J’étais absolument préparé, avec tous
les détails de la mission, de mon rôle, des dangers, de tout ce qu’il y avait à
faire …
Qu’avez-vous ressenti physiquement au décollage ?
Qu’avez-vous ressenti physiquement au décollage ?
J’ai senti une puissance, une capacité
de puissance énorme. Un sens de la force incroyable !
Des vibrations, des vibrations …
beaucoup de vibrations. Des vibrations non contrôlées, rapides …
Des vibrations très différentes de celles que l’on peut ressentir à bord d’un avion. Un peu comme ce que l’on peut ressentir en voiture sur une route très bosselée.
Des vibrations très différentes de celles que l’on peut ressentir à bord d’un avion. Un peu comme ce que l’on peut ressentir en voiture sur une route très bosselée.
Et une pression de plus en plus forte
sur le corps …
Comme si nous traversions une énorme
tempête !
Quels étaient vos sentiments au moment où vous vous êtres retrouvés en apesanteur juste après votre décollage ‘’tempêtueux’’ ? Comment est-ce l’apesanteur ?
Quels étaient vos sentiments au moment où vous vous êtres retrouvés en apesanteur juste après votre décollage ‘’tempêtueux’’ ? Comment est-ce l’apesanteur ?
Je dirais … Liberté !
Oui, être
libre de voler comme Superman, de voler sans appareil. Liberté …
Et cette liberté est très plaisante,
très euphorisante …
Au moment où on se retrouve en apesanteur, on rigole, il y a beaucoup de rires … l’apesanteur, ce moment où on s’y retrouve, c’est vraiment très plaisant …
J’aime beaucoup l’apesanteur (rires).
Au moment où on se retrouve en apesanteur, on rigole, il y a beaucoup de rires … l’apesanteur, ce moment où on s’y retrouve, c’est vraiment très plaisant …
J’aime beaucoup l’apesanteur (rires).
On découvre que le corps s’adapte
merveilleusement à cet environnement. Après quelques nausées, il y a eu une
réadaptation incroyable.
Je dirais que l’apesanteur est un
véritable cadeau, comme un jouet qui ne s’use pas, et avec laquelle on peut
jouer tous les jours, tout le temps. On peut flotter, on peut se prendre comme
un gymnaste… La sensation de flotter est vraiment plaisante.
L’apesanteur est très amusante et
totalement différente, au niveau des sensations, de celle que l’on peut éprouver
en Zéro G, car elle est permanente. Il y a autant de différences entre plonger
dans l’eau et nager dans l’eau.
L’apesanteur est vraiment un
environnement différent.
Quels problèmes avez-vous rencontré lors de la mission STS-74 et comment les avez-vous résolus ?
En fait, le travail d’un astronaute est un enchainement de problèmes. Il y a toujours des problèmes, gros ou petits, à régler.
Quels problèmes avez-vous rencontré lors de la mission STS-74 et comment les avez-vous résolus ?
En fait, le travail d’un astronaute est un enchainement de problèmes. Il y a toujours des problèmes, gros ou petits, à régler.
Presque rien ne marche comme cela était planifié. On fait les tests sur
Terre mais on s’en sert en apesanteur, donc il y a toujours une différence. Les
simulateurs ne sont que des simulateurs, et les choses dans la vie réelle ne
sont pas toujours prévues par les simulateurs.
Nous avons eu des problèmes techniques
au moment de l’amarrage.
Au sol, au simulateur, tout se passait
merveilleusement bien, mais là, nous avions une différence de 10 mètres environ
(7 mètres d’un côté, 11 mètres de l’autres) par rapport à notre distance
d’approche de la station MIR.
Nous n’avions qu’une fenêtre de 2 minutes pour l’amarrage. Il fallait avoir la vitesse exacte de 1,1 pied / sec.
Nous n’avions qu’une fenêtre de 2 minutes pour l’amarrage. Il fallait avoir la vitesse exacte de 1,1 pied / sec.
Il fallait aller vite. J’ai utilisé mon
pouce et mon chronomètre personnel pour regarder et estimer la distance et la
vitesse nécessaire à l’arrimage et donner mes données. Nous avons pu nous
amarrer.
On peut dire qu’avec la navette, le
retour est aussi tranquille que possible. Vous n’êtes pas une météorite comme
l’étaient les capsules Apollo ou dans une moindre mesures les Soyouz.
Le retour a été confortable, et les
premiers effets de la gravité se sont fait graduellement. On voit les choses
redescendre vraiment lentement.
Par contre, après 8 jours dans l’espace,
il est difficile de marcher les yeux fermés. Il vaut mieux les garder ouverts
pour garder la bonne direction, et ne pas trop tituber. Mais la réadaptation se
fait rapidement, et après notre atterrissage en Floride, nous avons inspecté la
navette, et discuté avec le personnel et les responsables de la NASA et de
l’agence canadienne au pied de celle-ci.
Concernant votre dernière mission (Expedition 34-35 en 2012/2013),
que pensez-vous de l’enthousiasme que votre vol a suscité auprès du grand
public … succès mondial de votre reprise de Space Oddity, un nombre de
followers record sur votre compte Twitter, vos vidéos, tchat en direct, livre,
etc …
Vous savez, être astronaute, c’est
beaucoup de travail. Je l’ai fais pendant 21 ans 7 jours / 7 j.
J’ai volé 3 fois dans l’espace, et j’ai
eu la chance, le privilège, mais aussi le défi, d’être Commandant sur la
Station Spatiale Internationale.
Je me sentais le besoin de faire
partager cette expérience avec le grand public. Je me suis préparé longuement à
partager. La technologie actuelle a rendu tout cela possible. On peut écrire
des emails, twitter, tchater, envoyer des vidéos en direct depuis l’ISS.
Cela permet d’exprimer, de mieux montrer
la vie à bord de la Station Spatiale Internationale, de la partager.
En tant qu’astronaute, je ne suis pas
représentatif de moi-même uniquement, mais je représente tout le monde … et
j’ai la responsabilité de faire partager cela. Dès que j’avais 10 minutes de
libre, je ne pensais qu’à cela … PARTAGER !
J’ai fais une centaine de vidéos HD lors
de cette mission, des milliers de photos. J’ai chanté aussi, avec un peu de
succès il est vrai Space Oddity (rires). J’ai chanté en direct devant un million
d’élèves.
Il était absolument nécessaire de faire
partager cela.
Il faut absolument partager ce que nous
faisons là-haut. Nous explorons, et le monde entier doit explorer aussi. Il
fallait partager …
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(Chris Hadfield avait déjà emmené une guitare, pliante, lors de sa première mission) |
(Chris Hadfield lors de sa dernière mission, dans Cupola) |
(Chris Hadfield avec les équipages de son 2ème et de son 3ème vol) |
Un mini-fig Lego à l'image de Chris Hadfield et en hommage à sa reprise de Space Oddity a été édité.
Article complet sur Space Relics ici (cliquez sur le lien en jaune)
Article complet sur Space Relics ici (cliquez sur le lien en jaune)
(Chris Hadfield à Paris en juin 2001 lors de La nuit de l'Espace)
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(Crédit : Stéphane Sebile / Space Quotes - Souvenirs d'espace / NASA)
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