Ce matin avait lieu la traditionnelle conférence de presse de
début d’année du Directeur Général de l’ESA Jean-Jacques Dordain.
Jean-Jacques Dordain est revenu sur le
bilan de l’année 2013 qui a été très dense, et couronnée de succès, même si
tous les objectifs annoncés en 2013 n’ont pas été atteints, notamment le retard
avec Galileo dont le lancement des premiers satellites aura lieu cette année au
lieu de l’année dernière.
‘’2014 est une année charnière’’ a
déclaré Jean-Jacques Dordain. En effet, des programmes se terminent et d’autres
continuent, commencent ou vont commencer.
2013 a vu la fin de mission des
satellites Herschel, Planck et GOCE. Mais les scientifiques ont du travail d’analyses
de données pour au moins une décennie.
2014 verra la fin des ATV avec le
lancement en juin de l’ATV-5 Georges Lemaitre. Mais, même si l’ATV ne sera
plus, les technologies utilisées continueront au travers du module de service d’Orion
MPCV.
Les objectifs de 2014 pour l’ESA sont :
- Livrer de nouvelles missions (il y aura plus de lancements qu’en 2013 / missions de services aux citoyens)
- Livrer de nouveaux résultats
- Préparation du conseil ministériel du 2 décembre 2014 à Luxembourg
- Continuation pour l’ESA de travailler afin de devenir un modèle d’agence spatiale
- 50 ans de l’ESA
2014
sera aussi l’année
Rosetta avec 3 moments clés de ce programme :
- Lundi prochain, 20 janvier, le réveil de Rosetta est attendu avec impatience en fin d’après-midi, début de soirée
Le suivi des opérations de réveil se fera depuis le centre de contrôle de mission de Rosetta à l’ESOC à Darmstadt en Allemagne
- En août, Rosetta arrivera à proximité de la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko. Des photos et des données seront transmises par Rosetta qui se trouvera alors à 100 km de la comète
- Et le 11 novembre 2014, Rosetta larguera son atterrisseur Philae qui s’agrippera à la comète (on parle plus de Docking que de poser)
Avec humour, Jean-Jacques Dordain parle que ce moment sera les ‘’4 heures de terreur’’ en comparaison des ‘’7 minutes de terreur’’ de Curiosity
2014 sera aussi une année de résultats avec
Swarm, Gaïa et de nouveau Planck
En février prochain, l’ESA dévoilera le
nom de la mission sélectionnée dans le cadre du Cosmic Vision M-Class. Ce sera
entre ces 5 missions présélectionnées en 2011 :
- EChO
- LOFT
- MarcoPolo-R
- PLATO
- STE-QUEST
En
avril doit être lancé le premier satellite Sentinel du programme Copernicus. Le
satellite est prêt et arrivera à Kourou en février.
Le 28 mai, l’astronaute ESA Alexander
Gerst s’envolera pour 6 mois à bord de l’ISS.
En juin, la mission Venus Express prendra
fin après 10 ans en orbite. Pour finir la misison en beauté, un Aerobreaking
aura lieu et normalement de nombreuses données seront transmises lors de la
traversée de la couche dense de l’atmosphère vénusienne avant que Venus express
ne se consume.
En juillet, de nouveaux résultats de
Planck seront transmis.
Cette année verra aussi le lancement du IXV
(Intermediate eXperimental Vehicle) par un lanceur Vega en octobre.
Le 30 novembre, l’astronaute Samantha Cristoforetti s’envolera à son tour pour l’ISS. C’est une mission de 6 mois qui dépend totalement de l’Agence Spatiale Italienne ASI.
Le 30 novembre, l’astronaute Samantha Cristoforetti s’envolera à son tour pour l’ISS. C’est une mission de 6 mois qui dépend totalement de l’Agence Spatiale Italienne ASI.
Le 2 décembre aura lieu un évènement
très important pour l’ESA : le Conseil Ministériel qui aura lieu à Luxembourg.
Pour l’ESA, ce conseil s’articulera autour de 3 étapes :
- Lanceurs
- L’ISS
- Evolution de l’ESA
Concernant l’ISS, et la déclaration de
sa prolongation d’utilisation par la NASA jusqu’en 2024, l’ESA est pour mais ne
pourra décider de la suite de sa participation qu’après le conseil ministériel
qui doit voter un nouveau budget. Il faut déjà, lors de ce même conseil ministériel, sécuriser le budget ISS jusqu'en 2020.
L'activité humaine dans l'espace et l'ISS ne représente ''que'' 9 % du budget total (l'observation de la Terre en représente 22,3 %)
L'activité humaine dans l'espace et l'ISS ne représente ''que'' 9 % du budget total (l'observation de la Terre en représente 22,3 %)
De plus, l’ESA a réussi à diminuer les
coûts d’opérations de sa participation à l’ISS de 30% .
Concernant le MPCV il y a beaucoup de travail et la Revue de Définition Préliminaire démarre le 1er avril
(au lieu de nov 2013) et se terminera le 15 mai.
Il n’y aura donc pas de retard et l’accord
sur un calendrier intégré commun entre l’ESA et la NASA aura bien lieu en juin.
Pour le Dream Chaser Jean-Jacques Dordain précise que c’est Sierra Nevada
Corp (SNC) qui est demandeur de coopération technologique. Il précise aussi que
l’ESA ne veut pas biaiser la compétition entre les trois sociétés en course
avec la NASA (CCiCAp) et que l’ESA coopéra également avec les autres
compétiteurs si ceux-ci le souhaite.
Jean-Jacques Dordain se félicite de ces
demandes qui montre les compétences de l’ESA.
Galileo est enfin en route ! Après les vols
validation IOV, six satellites FOC (Full Operational Capability) seront lancés
cette année pour tester le système et se préparer à la mise en route de la
constellation Galileo.
Et pour terminer 2014 sera aussi l’année
des 50 ans de l’ESA.
En fait, c’est le 50ème
anniversaire de la création de l’ELDO (European Launcher Development
Organisation) et de l’ESRO (European Space Research Organisation), dont la
fusion en 1975, a amené à la création de l’ESA.
Plusieurs évènements se dérouleront au
cours de cette année notamment dans les différents centres de l’ESA en Europe (France,
Estec aux Pays-Bas, Esoc en Allemagne, Esrin en Italie, Esac en Espagne, Escat
en Grande-Bretagne).
On termine avec le budget 2014 qui est
de 4,102 milliards d’euros. Même si d’un premier abord, il peut sembler en
baisse, ce n’est pas le cas car il y a une stabilité industrielle et surtout le
budget se compte en paiement journalier. 4% de moins ne représente en fait que
15 jours de paiement, donc pas de problème. Et ces 15 jours sont couverts par
ce qu’il reste de 2013.