Ce 7 février 2008, la navette spatiale Atlantis décolle de Cape Canaveral pour la mission STS-122.
A son bord, l'équipage de la mission STS-122 : Stephen Frick, Alan Poindexter, Stanley Love, Leland Melvin, Rex Walheim et les astronautes européens Hans Schlegel et Leopold Eyharts.
Dans la soute d'Atlantis se trouve Laboratoire Scientifique de l'ESA Columbus, qui doit devenir un élément important de la Station Spatiale Internationale en s'arrimant à celle-ci.
Le 9 février, Atlantis s'arrime à l'ISS et deux jours plus tard, le module Columbus est à son tour mis en place.
Ses utilisations scientifiques sont multiples et portent sur la science des matériaux, la physique des fluides, les sciences de la vie, la physique fondamentale et de nombreuses autres technologies. Plusieurs centaines d'expériences par an sont réalisées au sein de Columbus.
La mise en fonctionnement du laboratoire permet à l'ESA de disposer de la possibilité d'utiliser 6 à 7 % de tous les équipements et des ressources de l'ISS.
Mais le plus important est le fait que les chercheurs européens peuvent désormais y mener des expériences scientifiques en continu et non plus, au coup par coup, selon les disponibilités des autres copropriétaires
Ce module était attendu depuis longtemps sur l'ISS. Prévu pour 2004, sa mise en place a été reporté après l'accident de la navette Columbia. La mission STS-122 devait partir à l'origine en décembre 2007, mais un nouveau report conduisit celle-ci à décoller le 7 février.
Il aura fallu 3 EVA pour le rendre totalement opérationnel.
(Photos de l'EVA de hans Schlegel lors de la préparation opérationnelle de Columbus) |
La participation de l'ESA à l'ISS est entérinée en 1995 avec la fourniture d'un module pressurisé, Columbus à celle-ci. Réalisé d'abord par la DASA, c'est EADS Astrium, à Brême, qui en est le maître d'oeuvre (en intégrant la DASA) avec l'ESA.
Le module Columbus est gros cylindre de 6,84 mètres de long pour 4,49 de diamètre. Il pèse 10,220 tonnes à vide et 21 tonnes à pleine charge. Il est fixé à l'ISS via le node Harmony (comme Destiny et Kibo). Il possède un volume interne de 75m3 et trois personnes peuvent y travailler.
Le laboratoire Columbus est contrôlé depuis le sol par le Centre de Contrôle (GSOC) d'Oberpfaffenhofen en Allemagne.
Il y a 5 installations internes :
- le Biolab. Cette installation comprend des expériences sur des objets vivants: micro-organismes, cultures de cellules, plantes et petits insectes.
- l'équipement européen de modules de physiologie. Il va permettre d'étudier les effets de l'impesanteur sur le corps humain et sur son système immunitaire.
- le laboratoire en science des fluides. Il permet d'étudier le comportement des métaux et des liquides légers ainsi que la fusion d'alliages et de semi-conducteurs.
- le laboratoire modulaire pluridisciplinaire EDR (European Drawer Rack ou étagère à tiroir européen). Des tiroirs vont pouvoir accueillir différentes expériences de disciplines diverses, dans des rangements standardisés.
- le transporteur européen. Il servira de rangement et de plan de travail.
Il y a également deux charges utiles externes installées :
- SOLAR, qui étudie l'activité solaire et son impact sur le climat grâce à trois instruments :
- SOLSPEC pour les rayonnements allant des ultraviolets à l'infrarouge
- SOVIM, qui étudie l'irradiance du Soleil
- SOL-ACES, qui mesure l'ultraviolet lointain.
- European Technology Exposure Facility (EuTEF), qui comprend 9 dispositifs expérimentaux pour l'étude du comportement de divers matériaux dans l'environnement spatial.
Le module Columbus aura coûté environ 1,3 milliards d'euros (800 millions pour le développement et 500 millions pour le lancement et les expériences).
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