Paul W. Richards est ingénieur en mécanique.
Il commence à travailler à la NASA en 1987 après sa licence (il passera une maitrise et un doctorat au fil des années). Il est affecté au Goddard Space Flight Center au bureau chargé de l’ingénierie et de la robotique. Il travaillera comme responsable des opérations de maintenance du télescope Hubble (EVA et outils de maintenance).
Il est sélectionné par la NASA comme
astronaute en 1996 dans le Groupe 16.
Il effectue une mission spatiale en 2001
avec la mission STS-102.
Interview réalisée le 22 avril 2012 au
Udvar-Hazy Air & Space Center
Vous souvenez-vous à quel moment vous
avez décidé de devenir astronaute ?
A l’école. Nous avons suivi la mission Apollo 14 et pour moi, cela a été le déclic, surtout l’alunissage qui a été magique. Puis voir, même avec nos écrans de l’époque, ces deux astronautes sur la Lune, c’était réellement magique. J’ai donc décidé de devenir astronaute.
Cela a fait beaucoup rire ma famille, et
mes camarades. On me disait de me dépêcher de grandir, et comme cela je
changerai d’avis.
A la fin de mes études, j’ai travaillé
pour la NASA, puis me suis présenté aux sélections. Cela n’a vraiment pas été
facile. J’ai été rejeté plusieurs fois, trop jeune, puis j’ai été accepté en
1996.
Une fois sélectionné comme astronaute,
vous êtes affecté à une mission. Vous vous dites ‘’ça y est, je pars’’ ?
Je savais que je partirai mais pas tout
de suite. L’entrainement d’astronaute dure en moyenne deux ans. Puis après nous
sommes affectés à une mission. Et là, l’entrainement dure entre 8 à 18 mois en
fonction de la mission.
Que représente pour vous cette mission STS-102 ?
J’étais très fier d’être sélectionné
pour ce vol. C’était une mission très particulière. Nous emmenions l’équipage
de relève d’Expedition 1 et nous allions ramener le premier équipage de l’ISS.
J’étais excité, fin prêt…
On nous harnache bien. J’ai demandé que
l’on me serre bien.
On part pour le voyage de sa vie, alors il ne faudrait pas
se faire mal au décollage… (rires)…puis, le temps passant, assis dans la
navette sur le pad, une fois que les check-lists sont faites, et bien, on
attends, on attends… et on commence à desserrer le harnais, on se détends un
peu… et hop, on nous que l’on part, là, bientôt, dans quelques instants…. Vite,
vite, on se ré-harnache… Pourvu que l’on
ai rien oublié…. Et là, on commence à sentir les vrombissements, les
vibrations…
On ressent très bien les vibrations, et
l’accélération. Et là, on se dit, ça y est, on est parti pour de bon…
Mon premier travail en orbite, et de
loin le plus important, était d’ouvrir les baies de la navette. Si les baies ne
sont pas ouvertes, la navette ne peut pas rester en orbite.
Vous avez eu la chance de pouvoir faire
une EVA ? Quelle impression cela vous a-t-il laissé ?
J’ai ressenti une sensation très
surprenante malgré mon entraînement. Je me suis beaucoup entrainé en piscine et
bien, c’est vraiment très différent de la piscine, de l’apesanteur simulée en
piscine.
De plus, lorsque je suis sorti du sas,
je me suis retrouvé dans le noir complet. J’étais à la verticale dans le noir
avant de voir la Terre.
En plus, ma main a ripé sur la
main-courante et j’ai glissé. Je n’avais pas encore eu le temps de m’accrocher,
car je sortais du sas. J’ai eu un peu de stress à ce moment-là …(rires) !
Mais je me suis rattrapé !
La vue de la Terre était tout simplement
magnifique !!! Amazing, really amazing !
Il y avait aussi cette vue magnifique de
la Station Spatiale et de la navette avec la Terre en fond. Absolument
superbe !!!
Entre le travail à faire et regarder la
Terre à chaque fois que je m’accordais une petite pose pendant l’EVA, et bien,
j’ai oublié de prendre des photos… (Rires) !
Nous avons de très grosses check-lists
spécialement attribuées à chacun pour ce qu’il a à faire en mission. Ce sont
des procédures à suivre tout simplement.
On me demande souvent pourquoi on a ces
check-lists… la réponse est tout simplement que l’on ne peut pas tout retenir
par cœur. Une check-list différente pour chaque tâche.
J’ai remarqué que la combinaison est plus
difficile à mettre en orbite malgré l’entrainement.
Il a fallu beaucoup se protéger les yeux
lors de cette mission à cause des particules cosmiques. Même les yeux fermés,
on peut les voir. C’est pourquoi nous portons souvent des lunettes pour
protéger ses yeux. Car sinon, nous risquons des cataractes.
Vous avez eu le temps de penser un peu à
autre chose en orbite ? Vous êtes revenu dans quel état physique de votre
mission ?
Je n’ai pas beaucoup dormi. Très excité
d’être dans l’espace et aussi énormément de travail.
J’étais très fatigué à mon retour de
mission. D’ailleurs nous étions tous très fatigués.
Comment s’est passé le retour ?
Quel souvenir en avez-vous ?
Très bien.
On se sent vite très lourd lorsque l’on
rentre dans l’atmosphère.
J’étais décontracté tout en étant tendu.
J’ai eu la chance d’être dans le Flight Deck lors du retour (pareil au
décollage) et j’ai assisté à un très joli spectacle avec tous ces changements
de couleurs.
Notre commandant, James Wetherbee, nous
a fait une petite blague au sujet des flammes…
Etiez-vous content d’être revenu sur
Terre ?
Nous sommes revenus, prêt à sortir,
excités d’être rentrer… et là, la réalité revient frapper à notre porte… Il
faut patienter encore, près de deux heures, pour sortir.
Nous sommes de retour sur Terre et nous
sommes déjà à attendre …(Rires)…
(Paul Richards au Udvar-Hazy Air and Space Center de Chantilly en Virginie) |
(Paul Richards après l'interview signant mon Shuttle Manual Operator) |
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