lundi 13 août 2012

Interview de l'astronaute Karol Bobko, pilote et commandant de la navette spatiale lors de 3 missions


Karol J. Bobko est un ancien pilote de chasse et pilote d’essai de l’US Air Force.


En 1966, il est sélectionné dans le Groupe 2 du programme MOL (Programme Militaire dérivé de Gemini). Suite a l’annulation du programme en 1969, il rejoint la NASA la même année avec une grande partie des pilotes-astronautes sélectionnés pour le programme MOL dans le Groupe 7 de la NASA.

Il sera le pilote de la mission STS-6 (1er vol de Challenger) et Commandant des missions STS-51D et STS-51J (1er vol d’Atlantis).


Il quitte la NASA en 1989.


Interview réalisée à l’Udvar-Hazy Space Center de Chantilly le 19 avvril 2012


Vous souvenez-vous à quand remonte votre passion pour les avions ?

Je ne m’en souviens pas exactement ! Mais j’ai toujours aimé les avions !

En tant que pilote d’essai, vous êtes sélectionné par l’US Air Force pour le programme MOL. Y avait-il une différence entre être astronaute USAF et astronaute NASA ?

Pas réellement. Tout était presque similaire : Entrainement, formation, etc.. mais seules les missions prévues n’étaient pas les mêmes. La NASA et l’USAF travaillaient déjà ensembles. Mais la grosse différence, c’est que nous ne devions pas en parler… (rires) !


Quelle a été votre réaction à l’annonce de l’annulation du Programme MOL. Comment avez-vous intégré la NASA ?

Une réelle surprise !

Après cela, j’avais le choix. Continuer ma carrière de pilote d’essai ou bien continuer à me former.
J’ai donc décidé de continuer à prendre des cours pour être un meilleur pilote d’essai.
J’ai demandé par la suite à la NASA s’il comptait intégrer les astronautes MOL dans le corps des astronautes. Cela n’a pas été simple. La NASA ne voulait pas au début. Trop d’astronautes.
Mais cela a fini par ce faire !

Saviez-vous déjà pour quel programme ? Car Apollo venait d’être amputée de ses trois dernières missions.

Oui. Au début, on parlait de station spatiale et de la navette spatiale. Mais pour qu’il y ait navette, il fallait une station. Je me suis donc retrouvé affecté au programme Station Skylab.

Avec la réduction de budget, on a adapté le programme Skylab à partir d’Apollo. J’ai participé aux tests fait dans le cadre d’un pré-programme …

Le programme SMEAT … (ndlr = Skylab Medical Experiments Altitude Test)

… Oui, c’est cela !

(Enveloppe signée par les 3 astronautes de la mission de simulation SMEAT)

Dans quel état d’esprit étiez-vous avant le décollage de votre première mission STS-6 ? Vous sentiez-vous anxieux ? Nerveux ? Vous alliez piloter le premier vol de Challenger !

Très excité ! On a entendu tellement de gens nous raconter leurs impressions, que l’on est pressé de les vivre aussi !

Beaucoup de vibrations ! Je m’en souviens. Un décollage rapide, très rythmé, très intense !

Très content d’être le pilote de ce premier vol de Challenger !


A quoi avez-vous pensé durant le vol ? Avez-vous eu le temps de regarder la Terre ?

Très concentré ! Beaucoup de travail, notamment lors de l’EVA (ndlr = Musgrave et Peterson deviennent les premiers astronautes à effectuer une EVA depuis la navette). J’avais la responsabilité de m’occuper des combinaisons.

J’ai essayé un maximum de pouvoir regarder la Terre dès que je le pouvais.

(La première EVA depuis une navette signée par Story Musgrave et Don Peterson)

Avez-vous rencontré des problèmes pendant le vol ? Comment les avez-vous résolus ?

Pas de gros problème si ce n’est que le Guidance Computer est tombé en panne – Ah, si, c’est un gros problème…(Rires) !

Mais avec la procédure d’avoir 5 ordinateurs (1 + 4 =), cela a résolu le problème !



Comment s’est passé le retour ?

Tout s’est bien passé. Un peu de lourdeur partout dans le corps au retour. Plus que je ne l’avais imaginé, mais sans aucune incidence pour piloter Challenger au retour.

Etiez-vous content de rentrer ou seriez-vous rester toute votre vie dans l’espace ?

J’étais content de rentrer. Cela a été une mission très intense ! Mais aussi très excité à l’idée de pouvoir repartir.
D’ailleurs, je me suis dis que si je repartais, il fallait que j’en profite plus. J’ai donc soigneusement préparé mes futures missions afin d’en profiter un maximum !




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