Ce lundi après-midi a eu lieu l’habituelle conférence de Presse du Directeur de l’ESA, Jean-Jacques Dordain, au siège parisien de l’Agence Spatiale Européenne.
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(Crédit Photo : Stéphane Sebile / Spacemen1969) |
Après avoir présenté ses vœux aux personnes présentes, Jean-Jacques Dordain commence par un récapitulatif des évènements qui se sont passés en 2011.
Pour 2011, il lui apparait que l’ESA a continué son évolution. L’ESA était fin 2011, plus tout à fait pareille qu’elle l’était en début d’année.
Le 19ème état membre, la Roumanie, est membre effectif de la l’ESA depuis le 23 décembre 2011. La Pologne, deviendra bientôt le 20ème état.
En décembre 2011, un accord de coopération en Malte et l’ESA a été signé.
Ce qui fait, qu’aujourd’hui, tous les membres de l’Union Européenne sont aussi membres de l’ESA, ou presque, car seule la Bulgarie manque encore à l’appel, mais des négociations sur un accord de coopération sont en cours.
Depuis octobre 2011, tous les membres de l’Union Européenne sont devenus membres observateurs de l’ESA, même s’ils ne sont pas membres ‘’actifs’’. L’ESA est composé de 30 pays dont 19 pays de l’Union Européenne, 10 observateurs et du Canada.
2011 a été aussi l’année où de nouvelles missions ont été mise en orbite avec des partenaires et des nouveaux partenaires. Une évolution pour l’ESA.
Il y a eu le lancement de l’ATV 2, le vol de 3 astronautes européens (Vittori, Nespoli et Kuipers). Il y a eu aussi Mars 500, puis un des grands moments de cette année 2011, a été le lancement le 21 octobre de Soyouz depuis Kourou. Ce lancement a été un moment d’une grande émotion pour Jean-Jacques Dordain, et le lancement d’une Soyouz depuis Kourou, n’est absolument pas une opération banale pour lui.
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(Photo ESA/CNES) |
La grande plateforme de télécommunications pour Alphasat, nommée ''Alphabus’’, a été livrée en juin, et l’ESA espère une mise en fonction pour début 2013.
Pour le financement de l’ISS, une décision de principe a été prise pour un financement de celle-ci, au moins jusqu’en 2020. Le financement et les modes de financement sont en attente.
Concernant la situation économique mondiale qui touche tous les secteurs d’activité, le spatial n’y échappe pas. Mais l’ESA ne voit pas de diminution de son budget, malgré la crise.
Par contre, il faut apporter des priorités et des changements pour que l’ESA traverse cette crise. Un ‘’livre blanc’’, appelé Agenda 2015, a été donné à tous les membres de l’ESA. Il est le fruit d’une réflexion interne sur le rôle et la position de l’ESA, vue par l’exécutif de celle-ci.
Pour 2012, Jean-Jacques Dordain précise que cela sera l’année de tous les défis…
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(Crédit Photo : Stéphane Sebile / Spacemen1969) |
Il y a une croissance constante des missions de l’ESA. Cela est très bien, mais cela commence à avoir des interférences avec le programme de lancement.
Il faut tenir compte des autres missions pour choisir une date de mission. Chose qui ne se faisait pas couramment auparavant.
Le lancement de VEGA est décidé pour le 9 février 2012. Cette date est ferme, MAIS Jean-Jacques Dordain précise :
- Il n’y aura aucun compromis de l’ESA quand à la préparation et à la sécurité. Si VEGA n’est pas prêt, il ne partira pas.
- Il ne doit pas y avoir d’interférences avec le lancement d’ATV 3 qui doit partir le 9 ou le 10 mars obligatoire. Cette date est NON NEGOCIABLE. Les 2 véhicules utilisent les mêmes installations au sol, et il faut laisser le temps de reconfigurer celles-ci. Le vol de l’ATV sur l’ISS est prioritaire, donc VEGA attendra.
Il y aura le lancement de SWARM de Baïkonour en juillet.
Le 2ème grand défi de 2012 concerne donc le budget de l’ESA. L’ESA souhaite une diminution du poids budgétaire de l’ISS afin d’avoir plus de budget pour le financement de missions à court terme, dont des vols habités supplémentaires, en plus de ceux prévus tous les 18 mois (où un astronaute ESA reste 6 mois dans l’ISS).
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(Crédit Photo : Stéphane Sebile / Spacemen1969) |
Le budget de 2012, est équivalent à celui de 2011, ce qui est une bonne nouvelle. L’Espace reste une priorité.
- Les investissements sont aussi pour le futur, pour assurer le futur
- Le budget assure le renforcement du rôle de l’Europe dans le monde (connaissance du monde)
- L’espace concerne des activités industrielles non délocalisées.
L’ESA mène aussi une action de rigueur financière afin d’avoir plus d’efficacité. Cela commence par une diminution des coûts interne de l’ESA.
Le 3ème grand défi sera le Conseil Ministériel de l’ESA qui aura lieu en novembre 2012.
Ce sera un rendez-vous très intéressant a assuré avec humour Jean-Jacques Dordain !
Le Conseil Ministériel concernera en priorité :
- Les Sciences (Progrès de la connaissance), dont les missions sur l’ISS
- Les Services, comme la 2ème génération de satellite en orbite polaire
- La Compétitivité du secteur européen (surtout en télécommunications)
Et les vols habités, qui concerne l’Exploration. L’Exploration est faite de découverte. Etude et développement de scénarios et surtout de missions d’exploration avant 2020.
A la question (du journal Les Echos) concernant l’impact en 2011 des difficultés économiques dues à la crise et de l’impact sur Ariane 5-ME et Ariane 6, Jean-Jacques Dordain répond qu’en 2011, cela n’a eu aucun effets sur les engagements pris et que tout ce qui devait être accompli en 2011 l’a été.
Il réexplique les ‘’mesures d’austérité’’ qui concernent la réduction des coûts d’ici 2015 (175 millions en coûts internes).
Il y a aussi quelques mesures spécifiques envers certains états membres qui pourraient avoir du mal à respecter leur engagement. Cela reste minime (quelques dizaines de millions). L’ESA assure au plus juste les coûts en diminuant les marges comme par le passé (ne demande plus la totalité des sommes pour n’en utiliser qu’une partie, mais juste ce qu’il faut pour ne pas participer à la situation de crise actuelle).
Ariane 5-ME est toujours en cours. Le programme ne sera pas arrêté. L’ESA veut le maintien des activités d’Ariane 5-ME en attendant la Ministérielle de fin d’année et la décision prise. Cela évitera une situation irréversible si Ariane 5-ME était maintenue.
Il y a actuellement une réflexion sur quel sera le meilleur lanceur. Et même si certains avancent le nom d’Ariane 6, rien n’est moins sûr. Si Ariane 5-ME est maintenu, alors il y aura une Ariane, mais le prochain nom du lanceur aura le nom que voudra bien lui donné l’état qui sera le plus gros contributeur. D’ailleurs, l’ESA vend le nom au plus offrant annonce t-il en forme de boutade.
Cette étude sur le Lanceur Nouvelle Génération (NGL) est très importante. Le secteur des lanceurs au sein de l’ESA est obligatoire et doit être durable.
Dans un premier temps, ce sont les clients qui vont définir le rôle du futur lanceur. L’ESA a pour vocation de satisfaire le secteur européen.
A la question d’Exomars et des futurs ATV, il est répondu que l’ESA doit satisfaire les objectifs avec le milliard que coûte la mission. Actuellement, il y a 850 millions.
En juin 2011, la NASA informe l’ESA qu’elle pourrait remettre en cause les engagements financiers qu’elle a prise. Une réponse définitive sera donnée en février 2012 avec l’adoption du budget 2013 de la NASA.
L’ESA a donc décidé d’entamer des discussions avec la Russie pour trouver un partenaire de plus. Il est très improbable de reculer encore la mission, prévue pour 2016 et 2018, car cela entrainerait obligatoirement une explosion des coûts.
Concernant l’ATV, la production est arrêtée comme prévue. Il y aura 5 ATV.
Jean-Jacques Dordain ajoute que l’ESA étudie une participation avec le MPCV américain. Cela fait partie des scénarios que l’ESA étudie et cherche pour des missions habitées avant 2020.
Puis revenant avec humour sur le lancement impératif de VEGA le 9 février, les proverbes italiens ne voulant pas lancer le mardi ou le vendredi, et les ‘’superstitions Dordain’’ ne lançant pas un 13 (d’où le jeudi 9), Jean-Jacques Dordain clôt la conférence avant de répondre à des interviews radiophoniques et télévisées.
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(Crédit photo : Stéphane Sebile / Spacemen1969) |
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(Crédit photo : Stéphane Sebile / Spacemen1969) |