Charles Bolden est l’actuel directeur de la NASA. Il a été nommé en 2009 par le Président Obama.
Ancien pilote d’essai de US Marines Corps, il est sélectionné comme astronaute en 1980.
Il effectue 4 missions spatiales : STS-61C et STS-31 (mise en orbite d'Hubble) en tant que pilote, et STS-45 et STS-60 en tant que Commandant de la navette spatiale.
Il quitte la NASA en 1994.
Il devient la ‘’Patron’’ de la célèbre école de formation des pilotes de chasse la Navy à Miramar, Top Gun, de 2000 à 2002.
Il est nommé directeur-adjoint de la NASA en 2002, puis quitte l’armée et la NASA pour aller travailler dans le privé.
Interview réalisée en 2011
Q : La semaine dernière, lors de la conférence que vous avez donnée au Lycée Louis Le Grand à Paris, vous avez déclaré que vous n’aviez jamais rêvé d’être pilote ! Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
R : En fait, je suis devenu pilote un peu par accident.
Très tôt, j’ai décidé de faire de longues études après le lycée, et l’armée me semblait une bonne option.
Je savais que cela serait dur d’intégrer une académie militaire. Bien avant d’être diplômé, j’avais déjà écris plusieurs fois à mes représentants du Congrès et du Sénat (Caroline du Sud). Et même au Vice-Président de l’époque (Ndlr : Lyndon B. Johnson) afin de m’aider à intégrer l’Académie Navale d’Annapolis (US Navy).
Pour moi, à l’époque, l’aviation était dangereuse et encore plus l’aviation militaire.
J’ai donc réussi à intégrer l’Académie Navale, afin de devenir Navy Seal / Plongeur. Puis finalement, à la fin de ma préparation, j’ai décidé de devenir officier d’infanterie, et j’ai donc intégré les Marines (US Marines Corps – USMC).
Puis, j’ai demandé à faire l’option Aviation. Je suis allé à Pensacola, moi qui n’avait jamais pris l’avion (rires). J’ai fais un vol là-bas à bord d’un avion d’entrainement, et j’ai littéralement ADORÉ. Et c’est là, que j’ai décidé de devenir pilote !
Q : Quel était votre état d’esprit avant le lancement de STS-61C ? Comment vous sentiez-vous ?
R : Bien préparé – très bien préparé ! J’avais une vraie envie de partir ! Le vol était prêt depuis longtemps. Il a été reporté plusieurs fois, et même à quelques secondes du décollage. C’était assez stressant d’attendre qu’on décolle, même si on sait qu’on s’est bien préparé. J’étais réellement pressé de décoller, enfin !!! (Ndlr : Décollage à la 5ème tentative).
Q : Quelles sensations avez-vous ressenties lors du décollage ?
R : Au début, c’était inimaginable. Même bien préparé, tant qu’on ne l’a pas vécu… On se sentait vibrer totalement avec la navette. Elle vibrait avant de décoller, et nous avec…
Et lors du décollage, je voulais en profiter pleinement, mais je n’ai pas pu… Il y a eu une alarme qui a requit toute mon attention ! Pendant que cela vibrait, remuait (Charles Bolden simule avec les mains), il y a eu une alarme qui s’est allumée, éteinte, rallumée et éteinte. Pas facile de lire car cela vibrait beaucoup, mais cette alarme indiquait une fuite d’hélium dans un des réacteurs de propulsion de la navette.
En fait, cela était un mauvais fonctionnement de l’interrupteur, mais cela m’a gâché mon décollage (Rires)…
Je me suis rattrapé après avec les autres vols…
Q : Qu’avez-vous ressenti une fois en orbite ? Comment était-ce d’être en apesanteur ?
R : Une fois le problème de l’alarme résolu… et bien, j’étais heureux… tout mon travail, les sacrifices personnels, professionnels et surtout familiaux, avaient porté leurs fruits. Et quand je suis heureux, j’ai tendance à crier (Rires)… Voir la Terre de la navette était au-delà de ce que je m’étais imaginé. Et flotter était super… plus de mal de dos…(Rires) !
Q : D’autres problèmes que cette alarme de fuite ?
R : Non, pas vraiment. Tout s’est bien passé !
Q : Comment s’est déroulé le retour ?
R : Comme au décollage… Plein de tentatives avant la bonne… (Rires).
Notre mission de quatre jours s’est prolongée de 2 jours supplémentaires à cause du mauvais temps au KSC. On s’est posé à Edwards à la 5ème tentative ! Comme notre décollage… 5ème tentative !
Q : Etiez-vous triste de rentrer sur Terre ou auriez-vous passé le reste de votre vie là-haut dans l’espace ?
R : Triste… oui et non ! Il faut bien revenir malgré les sensations absolument magnifiques de l’apesanteur.
Y rester toute sa vie, non !!! mais y revenir souvent, comme partir en week-end ou en vacances… Oui !!!
Charles Bolden au Salon de l'Air et de l'Espace du Bourget le 20 juin 2011 avec Yannick d'Escatha, président du CNES, Mme Valérie Pécresse, alors Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche et Vladimir Popovkine, le nouveau directeur de Roscosmos.
(Crédit Photo : Stéphane Sebile) |
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