Remise des diplômes à la promotion Astronautes ESA 2022

C'est ce lundi 22 avril 2024, que les astronautes de carrière ESA de la promotion 2022 ont reçu officiellement leur diplôme d'astronaute concluant ainsi la formation de base d'astronaute commencée l'année dernière.

Cette remise de diplômes s'est effectuée à l'European Astronaut Centre (EAC) à Cologne qui est le centre d'entraînement des astronautes européens et aussi leur ''base'' en présence d'astronautes de la promotion 2009, d'astronautes de réserves promotion 2022, de personnalités ESA et spatiales, des familles.

Rosemary Coogan (Grande-Bretagne) Sophie Adenot (France), Raphaël Liégeois (Belgique), Pablo Alvarez Fernandez (Espagne), , Marco Sieber (Suisse) ainsi que Katherine Bennell-Pegg (Australie) ont donc reçu leur diplôme.

C'est parmi les quelques 22 500 candidatures reçues que l'ESA, en 2022, avait sélectionné,  17 nouveaux membres : 5 astronautes titulaires et 12 astronautes de réserve dont un parastronaute.

Revoir mon article sur cette sélection 2022 :

https://spacemen1969.blogspot.com/2022/11/annonce-de-la-nouvelle-selection-des.html

Pour Katherine Bennell-Pegg, elle est la première astronaute non-européenne à suivre la formation complète avec l'ESA. Ayant la double nationalité, britannique et australienne, elle avait été finaliste lors de la sélection 2021-2022 mais non sélectionnée. Elle a été ensuite sélectionné par l'agence spatiale australienne et a donc suivi la formation avec ses 5 collègues européens.

Comme le veut la tradition, le groupe s'est baptisé The Hoppers, en référence à l'espoir de sauter (hop) dans l'espace, d'aller sur l'ISS et que l'un d'entre eux ira autour ou/et marchera sur la Lune (hope).

Il a été créé par Karen Lochtenberg, graphiste à l'ESA (qui a créé aussi le logo de la récente mission Muninn de Marcus Wandt). Les 12 points blancs représentent les douze membres de la réserve. L'australienne a la tête en bas, elle poursuit son chemin et l'Australie est dans l'autre hémisphère.

Je garde le terme anglais car il n'y a pas réellement d'équivalent en français (sautilleurs peut-être ? 😁).

Très symbolique, mais essentiel dans la ''vie'' de tout nouvel astronaute est le patch des ailes faisant d'eux des astronautes à part entières - ses ailes ne demandent qu'à devenir des ''vraies ailes'' : ils sont prêts ! 

Retrouver mon article sur les ailes d'astronautes :

- Partie 1

- Partie 2

- Partie 3

La prochaine étape est maintenant une affectation à une mission spatiale de longue durée sur la Station Spatiale Internationale pour nos cinq nouveaux astronautes européens. Normalement, ils devraient tous voler à bord de celle-ci d'ici 2030. Une fois affecté à une mission, chaque astronaute aura un entraînement spécifique pour se préparer à cette mission. Ils sont maintenant sur la ligne de départ qui va les amener dans l'espace !

Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969

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             ESA

Disparition de Muhammed Faris (1951-2024), premier syrien dans l'espace

Muhammed Faris nous quitté le 19 avril à l'âge de 72 ans. Il est décédé en Turquie où il  était réfugié depuis de nombreuses années avec sa famille, pour fuir la guerre en Syrie.

Le 22 juillet 1987, lors de la mission Soyouz TM-3 qui se rend sur la Station MIR, il devient le premier Syrien dans l'espace (et seul encore à ce jour).

Né le 26 mai 1951 à Alep en Syrie, Muhammed Faris est pilote de chasse, et en septembre 1985, il est sélectionné dans le cadre du programme Intercosmos avec Munir Habib, lui aussi pilote de chasse.

Faris sera sélectionné comme titulaire de la mission soviético-syrienne Soyouz TM-3, et Habib sera sa doublure.

Son entraînement va commencer dès l'automne 1985.

Le 22 juillet 1987, il s'envole donc à bord de Soyouz TM-3 et l'équipage se compose de :

- Alexandre Viktorenko, Commandant, 1er vol

- Alexandre Alexandrov, Ingénieur de vol, 2ème vol

- Muhammed Faris, Syrie, 1er vol

Alexandre Alexandrov vient remplacer Alexandre Laveykin, à bord de MIR depuis février 1987 (avec Soyouz TM-2) et que les autorités russes font redescendre sur Terre plus tôt à cause d'un problème cardiaque détecté chez ce dernier.

Soyouz TM-3 s'amarre le surlendemain, le 2 juillet 1987, après une poursuite avec MIR de 48h00.

Une des expériences principales de cette mission de Faris était une observation de la Syrie depuis l'espace : expérience Euphrate.

Viktorenko, Laveykin, et Faris quitte MIR le 29 juillet avec la capsule Soyouz TM-2 et atterrissent sur Terre le 30.

En 2012, Muhammed Faris et sa famille fuient la Syrie et les horreurs de la guerre et se réfugient en Turquie. Un livre raconte l'histoire de ce ''cosmonaute-réfugié''.

Muhammed Faris a passé 7 jours 23 heures 04 minutes dans l'espace.

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969

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Disparition du cosmonaute Vladimir Aksionov (1935-2024)

 

Nous apprenons le décès du cosmonaute Vladimir Aksionov à l'âge de 89 ans ce 9 avril 2024.

Vladimir Aksionov est né le 1er février 1935 à Giblitsy.

Ingénieur, il est sélectionné comme cosmonaute le 27 mars 1973 et prend sa retraite le 17 octobre 1988.

Il a effectué deux missions spatiales et a passé 11 jours 20 heures 11 minutes dans l'espace.

Soyouz 22 du 15 au 23 septembre 1976

Avec Valery Bykovsky comme Commandant, Vladimir Aksionov est Ingénieur de vol pour son 1er vol spatial.

La capsule Soyouz 22 est mise sur une orbite très inhabituelle, 64,75°, qui n'avait pas été utilisée depuis Voskhod. A titre de comparaison, la station Saliout 5 (à laquelle Soyouz 22 ne s'arrimera pas) avait une inclinaison de 51,8°. A l'époque, certains observateurs ont supposé que cette mission était ''une mission espion'' pour étudier l'exercice Teamwork de l'OTAN qui se déroulait en Norvège, mais d'autres pensent que c'était plutôt pour tester la couverture au sol (tracking) en RDA (ex-Allemagne de l'Est), notamment à cause des 2 changements d'orbite volontaires effectués au cours de la mission. De plus, l'appareil photo et l'optique employée (celui officiellement déclaré) aurait été incapable de mener à bien une mission de reconnaissance de l'exercice OTAN.

Les objectifs déclarés et officiels de la mission étaient : de vérifier et d'améliorer les méthodes et moyens scientifiques, techniques de l'étude des caractéristiques géologiques de la surface de la Terre pour l'intérêt des économies nationales de l'URSS et de la RDA.

La capsule était la capsule de rechange, au cas où, de la mission Soyouz 19 Apollo-Soyouz (ASTP). Elle possédait un système d'amarrage spécial développé pour ASTP, qui donc avait été enlevé pour Soyouz 22 et remplacé par un appareil multi-spectral Carl Zeiss-Jena, développé en RDA (avec 6 objectifs, 4 en lumière visible et 2 en infrarouge). Plus de 500 000 km2 de la surface de la Terre ont ainsi pu être imagés, et ce, en moins de 10 minutes.

Une petite centrifugeuse était également à bord, afin d'étudier la pousse de plantes en gravité artificielle. Des poissons à bord d'un aquarium ont également volé. Une étude sur les effets des rayons cosmiques sur la vision a aussi été menée.

Les deux hommes rentrent sur Terre après un vol de 7 jours 21 heures 52 minutes dans l'espace.

Soyouz T-2 du 5 au 9 juin 1980

Avec Youri Malichev comme Commandant, Vladimir Aksionov est Ingénier de vol pour second vol spatial.

Le décollage survient à peine moins de 48 heures après l'atterrissage de Soyouz 36.

L'objectif principal de ce vol est de tester la nouvelle capsule habitée Soyouz T qui va succéder à la capsule Soyouz traditionnelle qui sera utilisée jusqu'à Soyouz 40. Tout est testé avec succès ou presque,  une procédure d'amarrage automatique avec le système informatisée Argon échoue, mqis l'équipage s'amarre malgré tout à la station spatiale Saliout 5 le 6 juin.

Les deux hommes reviennent sur Terre après un vol de 3 jours 22 heures 19 minutes dans l'espace.

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969

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