lundi 16 août 2021

25ème anniversaire de la mission Cassiopée avec Claudie Haigneré - 1996-2021


Ce 17 août 1996, la capsule Soyouz TM-24 (code radio Fregat) décolle en fin d’après midi depuis Baïkonour. Direction la station MIR. En France, c’est la mission Cassiopée - il est de tradition d’appeler les missions françaises chez les russes (entre 1992 et 2001) du nom d’une constellation.
A bord, trois cosmonautes dont celle qui devient la première française dans l’espace : Claudie André-Deshays (Claudie Haigneré depuis son mariage avec Jean-Pierre Haigneré en 2001).

Claudie André-Deshays est médecin rhumatologue, spécialiste de médecine aéronautique, lors de sa sélection comme astronaute en septembre 1985 dans le groupe 2 du CNES.
 Lien article Sélection 1985 :

Après diverses fonctions au CNES, dont responsable des programmes de physiologie et de médecine spatiale (notamment la coordination scientifique de la mission Antares avec Michel Tognini), Claudie André-Deshays est nommée doublure de Jean-Pierre Haigneré pour la mission Altaïr de celui-ci qui doit avoir lieu en 1993.
Les deux astronautes partent à la Cité des Etoiles près de Moscou en 1992 pour commencer l’entraînement.
En janvier 1995, elle est nommée pour la mission Cassiopée qui doit se dérouler originellement en mai 1996. Elle retourne donc à Moscou pour son entraînement, avec cette fois Léopold Eyharts comme doublure.
L’équipage titulaire désigné se compose de Gennady Manakov, Commandant, de Pavel Vinogradov et de Claudie André-Deshays qui seront respectivement Ingénieur de vol et Cosmonaute-Chercheur. L’équipage doublure est quand lui composé de Valery Korzun, d’Alexandre Kaleri et de Leopold Eyharts.
Les deux équipages se forment pendant dix-huit mois – et la mission glisse petit à petit jusqu’en août.

Cassiopée est donc le nom donnée à cette mission. Cette constellation est bien connue avec sa fameuse forme en W que dessinent ses étoiles principales. Cassiopée, dans la mythologie grecque, est la mère d’Andromède (le nom de la seconde mission de Claudie).
C’est l’artiste Frédérique Matta qui a dessiné le logo/patch de cette mission : la spirake de la connaissance dans laquelle on y voit également des pleurodèles (de la famille des salamandres) qu’empote avec elle l’astronaute.
Tout est prêt pour un décollage imminent, quand, à 5 jours de celui-ci, le Commandant Gennady Manakov est déclaré inapte à ce vol pour un problème cardiaque détecté dans une des dernières visites avant vol. La règle est simple normalement : l’équipage titulaire est remplacé par l’équipage doublure.
Mais une exception aura lieu cette fois-ci : seuls le commandant et l’ingénieur de vol sont remplacés, laissant Claudie André-Deshays titulaire et donc décoller le 17 août 1996… c’était il y a déjà 25 ans. Elle devient la 1ère française dans l’espace, et encore la seule française à y avoir été à ce jour !
Après un vol de deux jours, la capsule s’arrime à MIR le 19 août et le travail va pouvoir commencer. De nombreuses expériences, notamment en physiologie et en neurologie, sont prévues, ainsi que de nombreux contacts avec les jeunes – d’ailleurs Claudie André-Deshays emporte avec elle beaucoup d’expériences développées par des jeunes.
Le retentissement de ce vol en France est très important. Le vol de Claudie André-Deshays suscite un réel engouement, notamment auprès des jeunes filles. Elle deviendra un modèle et suscitera beaucoup de vocations dans les carrières scientifiques.
Lors de son vol sur MIR, elle croise la route de l’astronaute américaine Shannon Lucid qui se trouve à bord depuis mars 1996 – elle est la première femme américaine a effectuer un séjour de (très) longue durée dans l’espace. Elle redescendra sur Terre à la fin septembre après avoir passé quelque 188 jours dans l’espace.
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Le vol de Claudie prend fin le 2 septembre 1996 après avoir passé en tout 15 jours 18 heures et 23 minutes dans l’espace.
Retrouvez la très longue interview de Claudie Haigneré concernant son premier vol spatial et accordée à Space Quotes – Souvenirs d’espace :
https://spacemen1969.blogspot.com/2010/12/interview-de-claudie-haignere-premiere.html
 
Fin 1996, elle co-écrit Une française dans l’espace, un livre où elle nous raconte son parcours, son entraînement, sa mission – plusieurs éditions seront publiées.
Voir l’article publié sur son livre :
En mai 1998, elle est de nouveau nommée comme doublure de Jean-Pierre Haigneré pour la mission Perseus qui doit avoir lieu en 1999 et qui, cette fois, doit durer six mois. Elle repart donc à l’entraînement à La Cité des Etoiles.
En novembre 1999, l’ESA (Agence Spatiale Européenne) créée son propre corps d’astronautes et fusionne les corps nationaux respectifs qui existaient déjà. Elle devient donc la première, et seule femme, astronaute de l’ESA à ce moment-là.
Fin 2000, elle est affectée comme titulaire sur la mission Andromède prévue pour octobre 2001. En janvier de la même année, elle repart donc à l’entraînement à La Cité des Etoiles. Elle y passera plusieurs qualifications, dont celle de pilote de Soyouz, c’est-à-dire qu’elle est à même de piloter et de ramener la capsule spatiale s’il devait y avoir un problème.
 
Elle décolle le 21 octobre 2001 avec Soyouz TM-33 mission Andromède, et sous le nom de Claudie Haigneré. Après un arrimage réussi avec la Station Spatiale Internationale (ISS)  le 23, elle devient la première européenne à voler à bord de la nouvelle station.
L’ingénieur de vol est Konstantin Kozeïev, et son Commandant n’est autre que Viktor Afanassiev, qui était le Commandant de la mission Perseus de son mari Jean-Pierre en 1999 et dont elle était la doublure.
 
Elle revient sur Terre le 31 octobre après près de 10 jours dans l’espace.
Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace

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