Valentina Terechkova est née en 1937.
Elle est sélectionnée en 1962 avec 4 autres femmes dans le corps des cosmonautes.
Elle effectue une mission spatiale à bord de la capsule Vostok 6 du 16 au 19 juin 1963, devenant ainsi la première femme à aller dans l'espace. Son vol se fera conjointement avec la mission Vostok 5 piloté par Valery Bykovsky.
Elle ne quittera le corps des cosmonautes qu'en 1997, menant en parallèle une vie de femme politique engagée. Elle a été députée au Soviet Suprême de l'URSS et membre de la Présidence de ce même Soviet Suprême (1966-1989).
Elle a été mariée au cosmonaute Andrian Nikolaïev.
Elle est également très engagée dans la défense des femmes.
Interview réalisée lors du Forum Internatianale de l'Exploitation Pacifique de l'Espace à l'UNESCO le 21 avril 2011 (merci à la traductrice présente pour la retranscription directe des propos de Valentina Terechkova).
Quel(s) souvenir(s) avez-vous de votre entrainement ?
L’entrainement a été très dur.
Nous n’étions que 5 jeunes filles dans ce qu’il convient d’appeler un milieu d’hommes.
Malgré la sévérité de cet entrainement, l’extrême épuisement que nous avions parfois, notre ténacité a fait que nous étions devenues des cosmonautes à part entière.
J’ai eu la chance d’avoir été sélectionnée pour ce vol, ce premier vol d’une femme dans l’espace.
Comment vous sentiez-vous avant le départ ? Etiez-vous anxieuse, tendue, détendue … ?
Je mentirai si je disais que j’étais pleinement détendue (rires).
Je partais pour l’inconnu, donc il était normal que je sois un peu anxieuse.
Mais pas du tout stressée. J’avais confiance, d’abord dans les équipes techniques qui avaient préparé la mission, mais, surtout confiance en moi (rires).
Quel(s) problème(s) avez-vous rencontré lors de ce vol ?
Le décollage a été parfaitement réussi.
Mais après peu de temps avant le retour, il y a eu un problème technique avec le système d’orientation qui faisait que je montais alors que j’aurai du descendre vers la Terre.
L’équipe au sol a résolu ce problème.
Sinon, le vol s’est bien passé. Au retour, j’ai failli tomber dans l’eau et lors de la descente en parachute, je me suis cogné le nez avec mon casque. Et cela fait très mal (rires).
Mais après un vol dans le cosmos de 3 jours, on ne peut pas appeler vraiment ça des problèmes (sourire).
A quoi avez-vous pensé durant ces 3 jours de vol ? Avez-vous eu le temps de penser à autre chose qu’à la mission ?
J’étais très très occupée.
Le vol a été très complet et je n’ai pas eu beaucoup de temps pour penser à autre chose que la réussite de la mission.
Mais je me souviens quand même, peu de temps après être en orbite, que j’avais de la chance de vérifier en pratique ce que j’avais appris, et notamment l’apesanteur.
Et lorsque le vol s’est terminé, j’étais contente de constater que la décision que j’avais prise de devenir cosmonaute, du travail fait, des risques que j’avais pris, de constater, que tout s’était tout simplement bien terminé, et que l’homme pouvait vivre dans l’espace !
Quel serait votre rêve spatial le plus incroyable, le plus fou ?
Repartir dans l’espace, bien sûr !
Mais pas pour tourne autour de notre belle planète, ni marcher sur la Lune.
J’adorerai aller sur Mars. J’aime beaucoup Mars.
Après le vol de Youri Gagarine, je peux vous dire que, nous, les premiers cosmonautes, voulions tous aller sur cette planète rouge.
Oui, sans hésiter, Mars serait certainement mon rêve spatial le plus fou.