vendredi 7 octobre 2016

Inauguration de la 25ème Fête de la science avec Thomas Pesquet comme parrain - 7 octobre 2016


Cette année est organisée la 25ème édition de la Fête de la science, créée par Hubert Curien en 1992. 
La Fête de la science est un évènement de médiation scientifique qui a pour but de promouvoir la science auprès du grand public (jeune et moins jeune).

La Fête de la science est organisée par le Ministère de l'enseignement supérieur et de la Recherche, et ce depuis ses débuts (où elle s'appelait Science en fête).

Pour 2016, elle se déroule officiellement du 8 au 16 octobre (mais certaines manifestations ont eu lieu avant et d'autres après ces dates).

Cette année, le parrain est l'astronaute Thomas Pesquet. Et ce vendredi 7 octobre, il est venu exprès de Russie afin d'inaugurer cette 25ème édition. L'inauguration a eu lieu à la Cité des Sciences et de l'Industrie de La Villette à Paris qui fête, elle, son 30ème anniversaire.

Thomas Pesquet n'a pas que lancé la Fête de la science, il a aussi tenu une conférence de presse spéciale en présence de Thierry Mandon, ministre de l'enseignement supérieur et de la Recherche, de Bruno Maquart qui est le président d'Universcience, de Jan Woerner, le directeur de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et de Jean-Yves Le Gall, Président du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES).
Mais surtout, il a participé toute l'après-midi, ou presque, à une rencontre avec plusieurs centaines d'écoliers, de collégiens, de lycéens, où ceux-ci pouvaient lui poser toutes les questions qu'ils voulaient et où Thomas Pesquet a présenté sa mission et certaines des expériences dont il allait s'occuper lors de son vol spatial de presque 6 mois à bord de la Station Spatiale Internationale.


Une petite compilation des échanges avec Thomas Pesquet, avant, pendant et après la conférence de presse ainsi qu'avec les autres personnalités présentes.


Le ministre Thierry Mandon a expliqué pourquoi la Fête de la science lui tenait à coeur, et son envie de la faire partager avec le plus de personnes possibles. Il a expliqué le partenariat entre le Ministère de l'enseignement supérieur et de la Recherche avec notamment le Syndicat National de l'Edition pour la mise en place pour cette 25ème édition d'une opération d'un livre-cadeau qui sera distribué dans des milliers de librairies pour tout achat d'un livre scientifique. Ce livre relate les 25 plus grandes découvertes en science de ces 25 dernières années.

(Un exemplaire pour mon fils signé par Thierry Mandon et par Thomas Pesquet)
Le Président du CNES Jean-Yves Le Gall s'est dit << très heureux d'être là aujourd'hui, car c'est à la Cité des Sciences et de l'Industrie qu'il a vécu deux de ses grands souvenirs spatiaux, avec le passage de la sonde Giotto au-dessus de la comète de Halley le 13 mars 1986, jour d'ouverture de la Cité des Sciences, et le 12 novembre 2014, le jour où Philae s'est posé sur la comète 67P. >>


Le directeur d'Universcience Bruno Maquart est << très fier d'accueillir ce lancement de la Fête de la science avec Thomas Pesquet comme parrain. >>



Pourquoi j'ai accepté d'être le parrain de la Fête de la science !

Extrait de la conférence de presse où Thomas Pesquet explique son choix.


Thomas, pourquoi va t'on dans l'espace ? Qu'allez-vous faire dans l'espace ? Quelle est une journée-type ?
On va dans l'espace pour deux choses :

- C'est un pas vers la route de l'exploration. Cela sert à apprendre à vivre dans l'espace pour maîtriser cet environnement afin ensuite d'aller plus loin. L'exploration sur Terre s'est toujours passée comme ça. On a envoyé des explorateurs un peu isolés dans des endroits isolés. On a apprivoisé cet environnement. Et ensuite, on s'est installé de manière plus durable. On a fait comme ça un bond exploratoire ! On procède toujours par petits bonds.
Pour l'instant, nous en sommes à l'étape de maîtriser l'orbite basse terrestre. Cela fait plus de 10 ans qu'il y a des astronautes qui vivent de façon permanente dans la station spatiale. Dix ans, ça à l'air long, mais en fait, c'est très court à l'échelle du développement humain. Et là, on prépare vraiment la suite ! Grâce à la station spatiale, on augmente les connaissances et les techniques opérationnelles pour nous permettre d'aller plus loin. Tout le monde à Mars en ligne de mire !
Dans quelques années, peut-être dans 20 ans, nous serons sur Mars, et j'espère être encore un astronaute actif quand ça va arriver. La station, c'est vraiment ce processus de l'exploration qui toujours été appliqué sur la Terre, et qu'on continue dans l'espace.

- En même temps, ce qu'on fait, c'est mettre l'espace au service de la Terre. On utilise les propriétés de l'environnement spatial pour avoir accès à des ''découvertes'' scientifiques qui ne seraient pas possibles sur Terre, et ça, c'est possible dans beaucoup de domaines, comme dans le domaine de la médecine, où le corps humain réagit différemment dans l'espace, dans le domaine de la physique, de la biologie.
Je vais être, au jour le jour, opérateur d'expériences scientifiques mises en musique par les agences de l'ESA et du CNES. Et les journées vont se dérouler entre la maintenance, la logistique - car la station est une base-vie comme une base polaire ou un sous-marin - et il faut la faire fonctionner. Cela va prendre à peu près 50% de mon temps. Et le reste sera consacrer pour faire fonctionner les expériences scientifiques en tant qu'opérateur, mais aussi en tant que cobaye. Evidemment, si on étudie l'homme dans l'espace, à fortiori, ce sera nous les cobayes de ces expériences-là ! Et il faudra aussi faire deux heures de sport quotidien pour maintenir la forme physique. Voilà quelle sera ma journée-type.
Le samedi après-midi sera consacré au ménage, et le dimanche, ce sera temps libre.


Justement, que ferez-vous pendant votre temps libre ?
On essaie de rester en contact avec la famille, avec les proches. On peut appeler par téléphone, et une fois par semaine on fait une conférence. On prend beaucoup de photos, de vidéos. la Terre vue de l'espace est un spectacle magnifique, les mots ne font pas honneur à la beauté de la Terre.
Il faut l'avoir vu pour le croire - c'est ce que m'ont dit tous mes collègues.
Voir une aurore boréale du dessus, voler à l'intérieur d'une aurore boréale, c'est quelque chose d'incroyable.

J'ai amené de la lecture, l'intégrale de Saint-Exupéry de la Pléiade. L'histoire des pilotes, ou de ce Petit Prince dans l'espace vont forcément me toucher.

Certains tiennent un journal de bord, c'est un peu comme un voyage au long court - il y a un parallèle assez évident avec les marins. Tout le monde amène ses projets personnels parce qu'il faut faire en sorte que cette expérience serve au plus grand nombre, mais aussi il faut en garder un petit quelque chose pour soi, parce ça va nous accompagner toute la vie.


C'est l'aboutissement d'un rêve qui vous a motivé toute votre vie ? 
C'est un rêve personnel, évidemment, un rêve d'enfant.
Flotter, être aux commandes d'une machine complexe, c'est ça qui m'a guidé un peu dans mes choix professionnels, mais ce qui me parle beaucoup, c'est le côté utile. Je ne veux pas que ce soit juste une petite expérience égoïste que je ferai dans mon coin. Ce n'est pas dans cette optique là. L'idée, c'est qu'il faut ça serve. Ce n'est pas juste la petite histoire de Thomas Pesquet, il faut que ce soit la grande histoire de tout le monde, du CNES, de l'ESA, de la France, de tous gens et les jeunes que ça intéresse, parce que si on veut que les choses se passent bien dans le futur, il faut donner envie aux gens et il faut les faire rêver !

Pouvez-vous nous parler un peu des expériences avec les lycéens ?
Plusieurs expériences seront réalisées avec des lycées. L'intérêt, c'est d'expliquer des phénomènes physiques ou non physiques, en comparant les résultats que moi je vais obtenir dans la station avec les résultats qui vont être obtenus au sol. On va s'occuper de croissance de cristaux, de plantes, etc... Les lycées reçoivent un kit d'expériences - certains lycées ont même conçu eux-mêmes l'expérience - et je vais filmer ces expériences pour comparer les résultats, et à mon retour du vol, on va en parler ensemble.

Quel est votre programme jusqu'au lancement ?
Je suis en pleine période d'examens - je suis venu exprès de Moscou pour la journée, examens qui vont durer 3 à 4 semaines. Cela consiste à se mettre au simulateur, répéter tout le programme de la mission, du moins de la mission Soyouz, le programme d'accès à la station en Soyouz, le rendez-vous orbital, le retour atmosphérique, le pilotage manuel du Soyouz, entraînement à la rentrée atmosphérique en centrifugeuse, la commission médicale, les procédures d'urgences dans la Station Spatiale Internationale. Un peu tous les tests possibles et imaginables !
Cela va nous amener à peu près jusqu'à la fin octobre. Puis il y aura environ deux semaines de quarantaine médicale à Baïkonour. On est ''mis sous cloche'' pour que le jour du lancement, le 15 novembre (heure de Paris), on soit ''en bon état''.



Juste après la conférence de presse, le Président du CNES et le directeur de l'ESA signant l'accord de coopération relatifs aux expériences que mènera Thomas Pesquet à bord de la Station Spatiale Internationale - voir le sujet en cliquant sur ce lien en jaune.


Et vint enfin, pour tous les enfants, écoliers, collégiens, lycéens qui trépignent d'impatience, le grand moment pour eux : leur rencontre avec Thomas Pesquet qui avait revêtu pour l'occasion son ''bleu de travail''.


Rejoignant d'abord l'animateur Fred (Fred Courant de C'est pas sorcier) sur la scène de l'Agora au premier étage, Thomas Pesquet accompagné du ministre Thierry Mandon et de Bruno Maquart, ont officiellement lancé la 25ème édition de la Fête de la science.


Puis durant près de trois heures, Thomas Pesquet s'est prêté au jeu des questions- réponses auprès de plusieurs centaines d'élèves (avec un système de rotation de classes) en tenant lui-même le micro. Même si bien sûr la plupart des questions étaient ''habituelles'', certaines d'entres elles l'ont amusées comme le fait de savoir s'il était mieux payé qu'un joueur de foot ou une star télé, où s'il préférait dormir la tête en bas ou dormir au plafond. Je peux vous assurer que l'enthousiasme des enfants étaient bien là, et pour certains ce fut une joie de pouvoir ''checker'' avec Thomas.
Les élèves portaient un tee-shirt blanc avec une photo de Thomas imprimée dessus.

(Parmi le public, Jan Woerner, directeur de l'ESA et David Parker, 
en bas, responsable des vols habités à l'ESA)

Ce moment a aussi été l'occasion pour Thomas de nous expliquer certaines des expériences qu'il allait réaliser à bord de l'ISS, mais aussi de nous en présenter une comme ECHO, qui consiste en un échographe qui sera télé-opéré depuis la Terre. Thomas n'aura qu'à poser l'appareil sur un endroit donné et le bout de celui-ci se mettra en mouvement depuis le sol indiquant ainsi à Thomas le sens d'orientation de son examen clinique.

(Copyright : CNES / MEDES
Emmanuel Brard, 2016
)
Un responsable de l'INSERM a présenté également un << petit todomètre que nous avons développé avec l'INSERM et une école d'ingénieur. Ce petit appareil possède beaucoup de technologie dedans et est très sensible à la pression. Et lorsqu'on le met au bout du doigt et qu'on appuis sur une artère, on peut mesurer la rigidité de cette artère et mesurer les effets de vieillissement prématurée causée par un voyage dans l'espace, avec bien sûr des applications sur Terre, pour un examen et diagnostic auprès de certains patients cardiaques par exemple. >>


Puis l'après-midi s'achève pour Thomas Pesquet après avoir rencontré la ministre de l'Education Nationale Najat Vallaud-Belkacem et l'avoir accompagnée pour une visite des stands proposés à la Cité des Sciences et de l'Indutrie pour cette Fête de la science. Et de terminer la soirée avec un rendez-vous twitter pour répondre aux questions en direct (#blueroom de Twiter France).

Thomas a maintenant tout son regard tourné vers l'espace vers lequel il s'envolera dans un mois environ.


Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace

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