samedi 14 décembre 2013

14 décembre 2013 - La Chine se pose et roule sur la Lune


Aujourd'hui, 14 décembre 2013, à 14h11 (heure de Paris), l'atterrisseur chinois Chang'e 3嫦娥三号 / déesse de la Lune) s'est posé sans difficulté sur la surface de la Lune sur Sinus Iridum (le golfe des Iris).

(La Déesse de la Lune Chang'e)
La Chine devient ainsi la troisième puissance spatiale à réussir un alunissage (après les américains et les russes).
 
Dans la soirée, vers 22h00 (toujours heure de Paris), le petit module Yutu (玉兔 / Lapin de Jade), un petit rover, devrait descendre de son atterrisseur et effectuer ses premiers tours de roues sur le sol sélène quelques heures plus tard. Le Lapin de Jade est associé dans la mythologie chinoise à l'ombre sur la surface lunaire qui aurait la forme d'un lapin.


C'est le 1er décembre dernier, qu'une fusée CZ-3B a décollé depuis la base de lancement de Xichang emportant vers la Lune la sonde Chang'e 3 et son rover Yutu.

(Crédit : LM-5 / Capture)

Chang'e 3 est la troisième sonde lunaire chinoise, après Chang'e 1 en 2007 et Chang'e 2 en 2010 (celle-ci avait cartographié la Lune en 3D et après avait survolé l'astéroïde Toutatis).

(Commémoration Chang'e 1)
Mais cette fois-ci, l'ambition est plus grande puisque le but de cette mission est de se poser sur la Lune et de déployer un rover.

C'est chose faite aujourd'hui... 37 ans après la dernière visite humaine, via Luna 24 en 1976, l'homme est de retour sur la Lune... et ce 14 décembre, est aussi le jour où le dernier homme, Gene Cernan, y aura fouler le pied, avec Apollo 17 en 1972.

Chang'e 3, d'un poids de 2,7 tonnes (rover compris), a fait un trajet ''direct'' pour se placer sur une orbite 100 x 15 km.

Une phase de freinage s'est faite jusqu'à environ 100 mètres d'altitude grâce à un système de rétrofusées. puis à proximité du sol, vers 3-4 mètres, les rétrofusées se coupent, et Chang'e 3 se pose. Un atterrissage-alunissage un peu ''violent''.

Une fois arrivée, la sonde déploie le petit rover qui touche le sol lunaire à 22h10 environ (heure de Paris).


On peut dire qu'avec cette mission, une totale réussite tant du point de vue technique que du point du vue de la communication, la Chine fait un grand pas en avant dans la technologie spatiale.

Par cet exploit, les chinois montrent qu'ils maîtrisent totalement la gestion d'une telle mission : trajectoire, gestion des moyens techniques et humains, et communications avec et entre les sondes.

Les chinois ambitionnent par la suite de préparer des retours d'échantillons avec les missions Chang'e 4 en 2015 et le retour effectif d'échantillons sur Terre en 2017 avec Chang'e 5. On parle aussi d'une mission martienne.

Mais revenons un peu sur Yutu, ce petit rover qui permet à la Chine d'asseoir sa puissance spatiale. C'est un petit rover de 120 kg environ qui doit fonctionner environ 3 mois sur la surface lunaire. Il évoluera en mode automatique et possède un logiciel d'évitement. Ce qui lui sera utile, car l'atterrisseur Chang'e 3 a atterrit près d'un cratère.

Le rover est équipé de plusieurs instruments scientifiques. Il a été annoncé :

- un bras articulé muni d'un spectromètre PAX (émission par rayons X) à l'extrémité de celui-ci
- un spectromètre à infrarouge
- un Radar
- une caméra panoramique (il nous faut des images ;-) )
- une caméra de navigation (avec le système d'évitement)

On remarche, ou plutôt,
on roule de nouveau sur la Lune

Ce sera la 6ème fois que l'on roule sur la Lune.

Il y a eu auparavant :
- Lunakhod 1 de novembre 1970 à octobre 1971 et il fera 10,5 km
- Apollo 15 du 30 juillet au 2 août 1971 / les astronautes Dave Scott et Jim Irwin rouleront 27,7 km
- Apollo 16 du 21 au 24 avril 1972 / les astronautes John Young et Charlie Duke rouleront 26,5 km
- Apollo 17 du 11 au 14 décembre 1972 / Les astronautes Gene Cernan et Harrison Schmitt rouleront 35,8 km
- Lunakhod 2 de janvier à mai 1973 et qui roulera 42 km




C'est effectivement un bel exploit technique, mais surtout politique pour la Chine. Car il ne faut pas oublier qu'il y a 40 ans, voir ci-dessus, que cet exploit a été réalisé à plusieurs reprises, et aussi sans essais en grandeur nature.
 
Certains vont se demander pourquoi l'Europe ne l'a pas fait aussi. C'est un choix politique, car c'est la politique qui décide d'un programme spatial aussi ambitieux, de ne pas aller sur la Lune pour l'Europe. Mais il ne faut pas oublier que l'ESA (l'Europe spatiale) s'est posé sur Titan ;-)
 
Pour la Chine, après les prochaines missions Chang'e 4 et 5, ce sera certainement le tour de l'homme sur la Lune vers 2025-2030. Mais cela est un autre type de programme.



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